Il y a sucre et sucres. Remarquez bien: le premier est au singulier, les deuxièmes sont au pluriel.
⇨ Au singulier, on désigne le saccharose, soit le sucre blanc traditionnel, issu de la betterave ou de la canne.
⇨ Le pluriel, lui, englobe tous les sucres «simples», comme le glucose, le fructose, le lactose et le saccharose, ainsi que tous leurs dérivés (lire encadré), sans distinguer ceux qui sont présents naturellement de ceux qui sont ajoutés au produit.
Mais, pour compliquer encore la donne, les sucres «simples» s’opposent aux sucres «complexes» (comme l’amidon), qui n’ont pas de goût sucré et composent les glucides...
Et, pour couronner le tout, il y a encore les édulcorants – de synthèse ou naturels – censés remplacer les sucres, mais qui provoquent quelques dégâts collatéraux de mieux en mieux documentés.
Bref, le quidam va avoir bien du mal à s’y retrouver, notamment en cherchant les informations pertinentes sur les emballages des produits industriels!
120 grammes par jour, c’est beaucoup trop!
Et c’est bien dommage, car il pourrait ainsi mesurer l’importance insoupçonnée que le sucre ajouté a pris dans la composition des aliments transformés, parfois franchement incongrus (saucisses, lard, saumon, thon...). La petite sélection ci-dessous le démontre. Or, un morceau de sucre pèse déjà 4 g.
Voilà pourquoi le Suisse moyen en avale – souvent à son insu – près de 120 g par jour, alors qu’il faudrait se limiter à 50 g., voire à 25 g selon les nouvelles recommandations de l’OMS. Au risque de se retrouver avec des problèmes de poids, mais aussi dentaire (caries) et cardiovasculaires (augmentation de la pression artérielle), sans parler du diabète*.
On se gardera, toutefois, de tomber dans l’excès en cherchant à supprimer le moindre sucre de son alimentation, comme certains faiseurs de régime – Montignac notamment – le préconisent. Car, faut-il le rappeler, il constitue un élément indispensable au bon fonctionnement de notre organisme (lire page 34).
Donc oui, on peut manger du sucre, mais raisonnablement...
*Lire «Le diabète n’est pas réservé aux becs à bonbons», Bà S 10/2016.
Lire l'éditorial page 4.
Christian Chevrolet
Décryptage
Mention dans la liste des ingrédients
Les sucres ajoutés se déclinent sous de multiples variantes, et donc de noms, sur les emballages des produits qui les contiennent. Notamment (dans l’ordre alphabétique): dextrose, fructose, glucose, lactose, maltodextrine, maltose, saccharose, sirop de glucose, sirop de glucose-fructose, sirop de sucre, sucre de canne, sucre inverti... Et la liste est loin d’être exhaustive!
Les édulcorants (lire page 33) doivent aussi être nommés: acésulfame K, aspartame, cyclamate, érythritol, gylcosides de stéviol (stévia), isomalt, maltitol, mannitol, saccharine, sorbitol, sucralose, thaumatine, xylotol...
Un produit étiqueté «sans sucres» peut en contenir jusqu’à 0,5 g. par 100 g. La mention «faible teneur en sucres» interdit de dépasser 5 g (toujours pour 100 g) dans les produits solides, 2,5 g dans les produits liquides. Enfin, une allégation «valeur énergétique réduite» n’est possible que si elle est diminuée d’au moins 30%, en indiquant les caractéristiques entraînant cette réduction.