Vouloir rendre son intérieur plus attrayant en y plaçant des plantes est certes une bonne idée, encore faut-il savoir lesquelles choisir et où les placer. Car des facteurs comme la température, l’humidité et, surtout, l’intensité lumineuse varient fortement selon les pièces. Pour espérer les voir pousser, il est donc essentiel de trouver, pour chacune d’elles, le bon emplacement dans la maison.
Les règles de base
Pour Yves Meylan, responsable de la Section floriculture du Centre de formation professionnelle, nature et environnement de Lullier (GE), les plantes vertes ont leur place dans un appartement du moment que la température se situe entre 15°C et 22°C et que l’air n’est pas trop sec. Sinon, il convient d’installer un vaporisateur. De plus, la pièce doit être suffisamment éclairée, de 300 à 500 lux au minimum, car, au-dessous, la plante vit sur ses réserves et va progressivement s’éteindre. Pour mesurer la quantité de lumière dans son logement, on peut s’aider d’un luxmètre (plusieurs modèles sont disponibles notamment sur toppreise.ch). On remarquera alors que cette unité est exponentielle: l’intensité lumineuse mesurée peut atteindre 10 000 lux devant une fenêtre et redescendre à 500 lux au centre de la pièce.
Les salles d’eau
La grande majorité des plantes aiment l’humidité, mais certaines encore plus que d’autres. La salle de bain est, dès lors, un lieu d’accueil par excellence. Attention toutefois: elle doit être dotée d’une fenêtre pour accueillir suffisamment de lumière. On y placera soit un papyrus (en veillant à toujours laisser de l’eau dans la soucoupe), soit une fougère Nephrolepis exalta ou une espèce du genre Pteris (voir illustration).
Chambre au nord, hall et couloir
Certains prétendent qu’il faut se garder de mettre des plantes dans la chambre à coucher, car elles dégagent du gaz carbonique et peuvent ainsi troubler le sommeil. D’autres affirment qu’il ne s’agit que d’une croyance populaire et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dans tous les cas, mieux vaut écarter le moindre risque en laissant une fenêtre ou une porte ouverte pour laisser passer de l’air durant la nuit.
Si la pièce est située au nord, on choisira des vivaces résistantes. La familière «plante vaudoise» (ou «plante araignée»), l’anthurium ou l’aglaonema supportent relativement bien les endroits avec peu de lumière. Elles trouveront d’ailleurs aussi leur place dans les couloirs et les halls d’entrée, tout comme le dracaena et la dieffenbachia.
Le salon au sud
Le séjour étant généralement la plus grande pièce de la maison et la mieux ensoleillée, c’est l’occasion d’y placer des plantes plus imposantes qui ont besoin de beaucoup de lumière (1500 lux au minimum) et d’une température d’au moins 20°C. Le beaucarnea, mieux connu sous l’appellation «pied d’éléphant» ou encore le ficus benjamina feront parfaitement l’affaire.
La cuisine
La cuisine est l’endroit idéal pour les plantes aromatiques (basilic, persil, romarin, thym, etc.) à poser contre la fenêtre et à la lumière. A la belle saison, on pensera à les mettre, si possible, à l’extérieur.
Marie Tschumi
Changement de place!
Si certaines plantes n’ont pas leur place dans un appartement (les géraniums par exemple), d’autres «à jours courts» requièrent des conditions particulières. Pour pouvoir refleurir, elles doivent, en effet, ne pas être exposées plus de 12 heures à la lumière durant un temps déterminé qui provoque l’induction florale.
Ce phénomène, appelé «photopériodisme», concerne notamment le bégonia, le kalanchoé et, surtout, la fameuse étoile de Noël. Ses belles feuilles rouges apparaîtront pendant les fêtes de fin d’année si, au début du mois d’octobre, elle est placée pendant 11 heures à la lumière du jour, puis 13 heures dans une pièce obscure. Mais, dès la formation des boutons floraux, on peut sans autre la déposer dans une pièce lumineuse et ne plus la bouger, jusqu’à l’automne prochain.