Sur le papier, la technologie du Blu-ray (ou BD, pour Blu-ray disc) est plus performante que celle du DVD, à condition, bien sûr, de disposer du matériel adéquat*. Le son est meilleur (pas de perte), les couleurs plus fidèles à la pellicule originale, les images plus nettes dans les second et troisième plans, accentuant une impression de 3D, et, lors de scènes rapides, il n’y a pas, ou peu, d’effets de pixellisation des images.
Bien sûr, cette qualité a un prix: le BD coûte généralement une dizaine de francs de plus que le DVD, même si ce surcoût peut considérablement varier selon les titres. Le meilleur prix (port compris) trouvé sur www.toppreise.ch pour le film Slumdog Millionaire est ainsi de 27.10 fr. pour l’édition DVD et de 62.80 fr. pour la version BD!
Pratiquement, tout n’est malheureusement pas si simple: ni la qualité du Blu-ray ni le nombre de ses bonus sont à coup sûr supérieurs à ceux d’un DVD. Tout dépend en fait du soin apporté à l’adaptation du film au format désiré. Si, par exemple, un éditeur exhume un film sorti il y a de nombreuses années en DVD sans retravailler suffisamment le son et l’image, l’appellation Blu-ray devient une coquille vide. Le film Beetlejuice (lire ci-dessous) est un exemple flagrant.
Le site lesnumeriques.com a ainsi évalué la qualité – image, son, menu (ou interface) d’accueil, bonus – de 81 versions de films sortis en Blu-ray ainsi qu’en DVD. Bilan: 35% des films BD récoltent cinq étoiles (le maximum), 39% quatre étoiles, 20% trois étoiles, 5% deux étoiles et 1% une seule étoile. Sélection pour un cadeau de dernière minute.
- Slumdog Millionaire (Danny Boyle, sortie Blu-ray en 2009)
Appréciation globale: HHHHH. Les couleurs sont plus éclatantes et le son plus net en BD qu’en DVD, celui-ci étant néanmoins très bon dans sa catégorie. L’interface d’accueil du BD est un peu figée. Les bonus, très bien fournis, sont identiques en DVD (pour l’édition Double DVD Collector) et en BD. - Doute (John Patrick Shanley, 2009)
Appréciation globale: HHHH. Déjà très bonne en DVD, l’image excelle sur le BD. Même si l’effet enveloppant du son surround (multicanal) est un peu moins efficace en DVD, les pistes audio sont jugées très bonnes pour les deux supports. L’interface du BD est nettement meilleure que celle du DVD. Quant aux bonus, ils sont identiques aux deux versions, la haute définition (HD) en moins sur le DVD. - Harvey Milk (Gus Van Sant, 2009)
Appréciation globale: HHHH. Dans les scènes tournées en extérieur, l’image du BD est nettement supérieure à celle du DVD, parfois trop granuleuse. Le son proposé dans le BD est légèrement meilleur. L’appréciation globale est plombée par la qualité moyenne de l’interface. - Gran Torino (Clint Eastwood, 2009)
Appréciation globale: HHH. Même si la définition de l’image montre ses limites en DVD, elle n’en est pas moins bonne dans les contrastes. Avec le Blu-ray, l’image, somptueuse, s’apparente presque à de la 3D. Le son est respectable dans les deux formats, bien que la musique soit mieux rendue en BD. L’interface n’est pas très originale. Tout comme les bonus, plutôt peu fournis. Le BD permet néanmoins d’accéder (fonction BD-Live) à un documentaire inédit sur le site de la Warner. - Beetlejuice (Tim Burton, 2008)
Appréciation globale: HH. Le studio s’est contenté de reprendre l’ancienne piste visuelle sans rien y toucher, même s’il s’agit d’une réédition anniversaire sortie dans les deux supports. Le son fait mieux, même si ce n’est pas Byzance. La qualité de l’interface et des bonus laisse vraiment à désirer. La première édition DVD du film (dès 11.40 fr. via toppreise.ch) fait donc très bien l’affaire!
Nicolas Zeitoun
BONUSWEB: liste du matériel nécessaire pour visionner des Blu-ray