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Depuis plus de vingt-cinq ans, Bon à Savoir vous aide à y voir plus clair dans tous les domaines de la consommation, et à économiser partout où il est possible de le faire. A travers nos tests et comparatifs, nous recherchons les meilleurs produits et services, aux meilleurs prix. Dans ce numéro, vous trouverez notamment des tests sur les thés froids, les pizzas, et également sur les tablettes pour lave-vaisselle, les plus efficaces ne coûtant que 11 centimes (lire ici).
Il est souvent possible d’économiser en comparant mais, dans la conjoncture actuelle, le plus grand défi reste de maintenir son pouvoir d’achat. Les fortes hausses de prix, ces dernières années (énergie, assurance maladie, alimentation) ont douloureusement mis à mal le porte-monnaie des ménages, comme celui des retraités.
C’est la raison pour laquelle Bon à Savoir consacre un article à la votation du 22 septembre sur la révision de la prévoyance professionnelle (LPP). Un «oui» au referendum aurait des conséquences douloureuses pour une grande partie des assurés, contrairement à ce qu’affirment le Conseil fédéral comme les partisans de la réforme.
Dans le livret accompagnant le matériel de vote, plusieurs affirmations et arguments sont trompeurs, voire erronés. Nous revenons donc sur ce qui relève des faits et le distinguons de ce qui tient simplement de projections basées sur des estimations contestables, dont plusieurs s’avèrent inexactes depuis des années.
Quelques faits: entre 2012 et 2021, les caisses de pension ont réalisé un rendement net de 5,4% en moyenne, avec l’argent des assurés, selon une étude de Swisscanto, filiale de la Banque cantonale de Zurich. Durant cette période, elles n’ont pourtant rémunéré les avoirs de vieillesse des actifs qu’à hauteur de 2,4% en moyenne. Des sommes énormes ont été versées dans les réserves des caisses, qui s’élevaient à 156 milliards de francs en 2023. Plus de trois fois le montant des réserves de l’AVS.
Avec la réforme, les rentes du régime obligatoire baisseraient de près de 12%: une rente de 1700 fr. par mois passerait à 1500 fr. (lire ici). Contrairement à ce qu’on nous affirme, la réforme ne toucherait pas «que 15% des actifs», mais aussi la plus grande partie des assurés disposant d’un capital surobligatoire, qui représentent plus de 80% des affiliés. La raison? La baisse du taux de conversion de 6,8% à 6% offrirait aux caisses une plus grande marge de manœuvre pour réduire la rente sur la partie surobligatoire.
Enfin, la réforme ne prévoit aucune mesure pour réduire les coûts de gestion facturés par les assureurs de la prévoyance professionnelle. Ceux-ci se sont élevés à 6,1 milliards de francs en 2023, soit 1107 fr. en moyenne par assuré, cinq fois plus que les frais de gestion du fonds de compensation de l’AVS.
Pour voter en toute connaissance de cause le 22 septembre, mieux vaut donc s’informer correctement et appuyer sa décision sur des faits plutôt que sur des estimations lancées en l’air par des lobbies dont les intérêts sont bien loin de ceux des retraités et futurs retraités.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef
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