On attendait cette nouvelle depuis longtemps. Sans bien savoir d’où elle tomberait d’ailleurs. C’est du groupe Danone qu’elle est arrivée. La multinationale de l’alimentaire a décidé d’adopter la notation Nutri-score en Suisse, dès 2019, sur tous ses produits laitiers. Un pas important dans la transparence pour les consommateurs, puisque le Nutri-score permet d’obtenir simplement et immédiatement la valeur nutritionelle d’un aliment transformé.
Basé sur un code à cinq couleurs, il est associé à des lettres de A à E, de la meilleure à la moins bonne qualité nutritionnelle. Un outil très efficace pour aider les consommateurs à équilibrer leur alimentation, mais aussi une puissante incitation pour les industriels à revoir la composition de leurs produits les moins équilibrés.
C’est bien pour cette raison que les résistances étaient si fortes et que, jusqu’à présent, l’industrie alimentaire refusait, en bloc, d’afficher ces informations, les jugeant trop stigmatisantes.
Cette première brèche pourrait donc augmenter la pression sur les différents acteurs de la branche: Migros, Coop et les autres distributeurs, mais aussi sur les géants de l’agroalimentaire que sont Nestlé, Mars, Unilever, Mondelez, Pepsico et Coca-Cola. Car ces derniers ont mis au point leur propre système, «Nutrirepère», basé sur des indications nutritionnelles par portions et non pas par unités de poids ou de volume. Un repère aussi variable qu’obscur, qui complique la comparaison entre les produits et sème la confusion en utilisant un autre code de couleurs.
Si nous étions si impatients de voir arriver ce Nutri-score, c’est parce que Bon à Savoir n’avait pas attendu que les multinationales se réveillent pour le proposer aux consommateurs. Début 2017, nous avons lancé notre propre application, «NutriScan». Grâce au code-barres d’un produit, elle permet d’obtenir ce fameux Nutri-score et de juger instantanément la valeur nutritionnelle d’un aliment transformé.
Et c’est vous, lecteurs et consommateurs, qui avez en grande partie alimenté notre base de données depuis la sortie de NutriScan, qui compte, à ce jour, plus de 26 000 références de produits vendus en Suisse et 50 000 téléchargements!
Pour que ce Nutri-score s’impose, et que la transparence devienne la norme, nous continuerons de mettre la pression jusqu’à ce que les industriels finissent par donner cette information eux-mêmes! C’est ce que Bon à Savoir écrivait il y a deux ans, et ce que nous répéterons aussi longtemps que nécessaire.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef