Chaque mois, vous êtes nombreux à pester contre la cherté de la vie, contre le montant de vos primes d’assurance maladie, de votre loyer, etc. Comment est-il possible, pensez-vous, d’en arriver là dans l’un des pays les plus riches de la planète? Or, c’est souvent par gêne, par crainte du «qu’en dira-t-on» que beaucoup hésitent à faire les démarches visant, précisément, à soulager les fins de mois. Notre rédaction et notre Service juridique le constatent régulièrement. C’est pourquoi, en plus des nombreuses lettres types disponibles sur notre site internet (www.bonasavoir.ch –> Services), le numéro que vous tenez entre vos mains aborde la question des subsides pour l’assurance maladie obligatoire. Fédéralisme oblige, leur attribution varie d’un canton à l’autre et leur octroi n’est, de loin, pas automatique. Il faut donc souvent en faire la demande…
Il en va de même des loyers. Alors que les taux hypothécaires sont au plus bas, que l’indice de référence est à 2% depuis septembre 2013 – et devrait, selon toute vraisemblance, atteindre 1,75% en juin prochain –, les locataires ont tout intérêt à demander une adaptation à la baisse. D’autant que, selon l’Association suisse des locataires (Asloca), seuls 20% des propriétaires la proposent spontanément.
Au-delà de la gêne, c’est aussi la peur d’éventuelles représailles qui est avancée. La situation sur le marché du logement fait craindre au locataire une rupture de bail en cas de revendications. Or, la loi protège le demandeur durant les trois années qui suivent la fin d’une procédure dans laquelle le bailleur n’aurait pas obtenu gain de cause, ou que partiellement.
Il existe donc, heureusement, quelques garde-fous permettant aux consommateurs d’exercer leurs droits. Et, tant qu’ils hésiteront à réclamer leur dû, rien n’incitera les assureurs et autres bailleurs à basculer dans un système d’octroi ou de baisse automatiques, pourtant si légitime.
Zeynep Ersan Berdoz