Se démaquiller chaque soir permet de laisser la peau du visage récupérer durant la nuit. Il existe pour cela quantité de gels ou de laits qui s’utilisent généralement avec des rondelles de coton. Mais les fabricants vendent aussi des serviettes imprégnées, plus pratiques durant les voyages notamment. Le contour des yeux étant une zone fragile, nous avons demandé à un laboratoire d’analyser la présence de composants irritants ou problématiques dans douze produits. Les experts ont également examiné leur pouvoir nettoyant (lire encadré «Les critères du test»).
Près de 52 ct. la lingette!
Tous les modèles testés nettoient efficacement. En règle générale, elles font mieux disparaître les couches de mascara que le rouge à lèvres. Mais, pour un résultat similaire, le prix à l’unité varie considérablement d’une marque à l’autre: de 7.2 ct. pour les Royal Excellence à 51.6 ct. pour celles de The Body Shop. Or, un démaquillage complet en nécessite souvent plusieurs.
A la longue, ces différences ne sont pas si anodines. Et, comme toujours, le prix n’est pas un gage de qualité. Les Face Care Lingettes démaquillantes de Bellena, première du test, sont vendues à 7.6 ct. l’unité.
Les fragrances irritantes sont peu indiquées dans les cosmétiques qui peuvent entrer en contact avec les yeux. Or, un ou plusieurs parfums faiblement allergènes dans une concentration supérieure à 100 mg/kg ont été décelés dans quatre serviettes imprégnées, des marques Nivea, The Body Shop, Naturaline et Olaz. Cette dernière contient également un parfum fortement allergène: l’hydroxycitronellal. Pour cette raison, et malgré un pouvoir nettoyant élevé, elle obtient la mention «insatisfaisant».
Des dérivés de polyéthylène glycol, des humectants indésirables, ont été trouvés dans les articles de Garnier Skin Naturals, Bebe Young Care, Wel! Face Care, The Body Shop et Olaz. Les experts ont également détecté de petites quantités de parabènes dans les Nivea et les Royal Excellence. Pourtant, l’utilisation de ces composants a souvent été critiquée, ces dernières années, sachant qu’ils peuvent provoquer des allergies. Cependant, ceux qui ont été trouvés dans les deux serviettes font partie d’une catégorie de parabènes inoffensifs, du moins à l’état actuel des connaissances.
Rien à redire, en revanche, sur les conservateurs. Les fabricants doivent en effet trouver un moyen d’empêcher les paquets de lingettes, une fois ouvertes, d’être la proie des microbes. Pour cela, ils comptent principalement sur le phénoxyéthanol. La législation européenne limite l’utilisation de ce conservateur à une concentration maximale de 1% pour les adultes. Toutes les lingettes analysées n’atteignent pas ce seuil.
Olaz retire son article
Peu de fabricants ont souhaité commenter nos résultats. Nivea pense que le nombre de sujets utilisés n’était pas approprié et que d’autres types de maquillage auraient dû être pris en compte dans le test.
Pour Coop, l’alcool benzylique contenu dans les Naturaline ne doit pas être classé comme parfum, mais comme conservateur. Même son de cloche pour Procter & Gamble qui commercialise les Olaz. Tout comme Coop, la multinationale américaine souligne que ses produits sont conformes aux exigences légales. Et ajoute aussi que «les lingettes Olaz ne sont plus distribuées en Suisse depuis le mois de juillet.» Des stocks restants peuvent néanmoins toujours être vendus dans les magasins.
Julia Wyss/bu
En détail
Les critères du test
L’Institut SGS Fresenius (A) a examiné les lingettes démaquillantes pour peaux normales ou mixtes selon les critères suivants.
Pouvoir nettoyant
Les experts ont testé l’efficacité des différentes serviettes en tentant d’effacer du mascara noir et du rouge à lèvres appliqués sur l’avant-bras de dix sujets féminins. A l’aide d’un colorimètre, le laboratoire a mesuré la couleur des peaux avant le maquillage et après le nettoyage. Plus la différence est mince, plus la lingette est jugée performante.
Déductions
L’institut a également fait une analyse chimique. Outre les conservateurs et le pH, les experts se sont penchés sur la présence de parfums faiblement allergènes (catégories C et D) ou fortement allergènes (catégories A et B). Ils ont aussi traqué les dérivés de polyéthylène glycol, connus pour accroître l’absorption par la peau d’autres composés chimiques.