«Dans les grandes surfaces, selon qu’on pèse les pommes ou les carottes avec ou sans l'emballage de plastique, le prix affiché varie parfois de 5 ct», relève Laurence Gicot. «A la fin de la journée, cela doit représenter une somme non négligeable pour le distributeur. Est-légal?» s'interroge cette lectrice.
«En Suisse, c’est l’Institut fédéral de la métrologie (Metas) qui est responsable du contrôle des mesures», indique Ramon Gander, porte-parole de Coop. Or, une exception est prévue pour les sacs en plastique des rayons fruits et légumes, particulièrement légers. Au rayon des légumes, la tolérance est de 2 g ou 1% du poids de la marchandise. La tare est en revanche programmée sur la balance pour les cornets en papier, plus lourds, qui emballent les champignons.
Metas confirme que les marchandises qui passent sur le comptoir chaque jour représentent des dizaines de millions de francs. Le problème de la tare concerne également la viande et le fromage pesés devant le client. Pour des raisons d’hygiène, il est toutefois nécessaire de les peser sur une feuille de protection. La loi prévoit que, si l’emballage ne représente pas plus de 3% de la valeur pesée, son poids peut, exceptionnellement, être facturé avec la marchandise.
Cette exception, apparemment anodine, donne raison à cette cliente attentive: sur un filet de bœuf facturé 90 fr. le kilo, les 30 g tolérés par Metas représentent déjà 2.70 fr.!
Il en va autrement des barquettes préemballées, qui doivent être tarifées au poids net. Metas effectue dans ce cas chaque année des milliers de pointage pour vérifier l’exactitude de l’opération.
Claire Houriet Rime