Les casques amortissent-ils suffisamment les chocs? Sont-ils capables de résister à la pointe d’un bâton de ski? Que se passe-t-il lorsque le skieur s’accroche par inadvertance à la jugulaire? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres encore, nous avons mis à l’épreuve quinze modèles actuels en fonction de critères précis (lire encadré).
Le principal constat, c’est que la qualité des différents produits est assez égale. Entre le grand gagnant et la lanterne rouge de notre classement, l’écart final n’est que de 0.7 point. Sept casques ont décroché la mention «bon», alors que les huit autres l’ont manqué de peu. Même le casque Inoc, vendu pour une bouchée de pain (24.90 fr.) chez Aldi, a sorti son épingle du jeu en faisant presque aussi bien que le plus cher du lot (229 fr.), l’Alpina Cheos!
Les jugulaires résistent trop
Sur le plan sécuritaire, on peut se féliciter des progrès accomplis par les fabricants. Tous les modèles ont une bonne protection contre les objets pointus, alors que 20% avaient échoué dans le test réalisé par nos confrères alémaniques de K-Tipp en 2009. Et, globalement, leur capacité à absorber les chocs s’est révélée concluante.
Le bémol, c’est le système de fermeture des jugulaires qui résiste trop fortement à l’arrachement. Cet aspect peut avoir des conséquences graves – pour le cou surtout –, si la lanière s’accroche par accident à un autre objet (branche, etc.), lorsque le skieur est en mouvement.
Douze des quinze modèles évalués ont été pénalisés sur ce point. Les fabricants des mar ques Smith et TSG ont réagi en annonçant qu’ils allaient faire des essais internes et corriger le tir, si nécessaire. Aldi (Inoc), Poc et Alpina s’étonnent de nos résultats, arguant que leur contrôle s’est basé sur la norme stricte des casques de pompiers.
Dans notre évaluation, nous avons également traqué les substances toxiques que contenaient les quinze produits. C’est dans les articles de Cratoni, Red et Uvex que le niveau des polluants était le plus élevé. Or, comme le démontrent Salomon, Casco, et TSG, il est tout à fait possible de concevoir des modèles qui s’en passent.
Précaution à l’achat
Si les résultats de notre test permettent de se faire une idée précise de la qualité des articles, il reste essentiel de ne pas se jeter sur un modèle sans l’essayer au magasin. En premier lieu, il faut s’assurer qu’il tient bien sur la tête et qu’il est confortable. Ensuite, il est conseillé d’avoir avec soi ses lunettes (médicales, de ski, etc.), pour vérifier qu’elles font bon ménage avec le casque convoité. A l’usage, il conviendra de conserver ce dernier à l’abri de la lumière, sachant que les rayons UV accélèrent le vieillissement de la coque pour la rendre moins résistante, voire cassante lors d’un impact. Et, enfin, on ne rappellera jamais assez qu’un casque doit être remplacé s’il a subi un choc important.
Beat Camenzind / yng
EN DÉTAIL
Les critères du test
- Examens techniques: avec des machines spécifiques, les experts ont apprécié la capacité d’absorption des casques, la protection contre la perforation (objets pointus) et le système de fermeture de la jugulaire. La résistance à l’usure de la doublure intérieure et la finition globale ont également été évaluées. Enfin, les spécialistes ont mesuré si la vision et l’audition étaient bonnes.
- Maniement et confort: les experts ont apprécié l’exhaustivité et la clarté du mode d’emploi. Six essayeurs ont, pour leur part, évalué la maniabilité, le confort, le réglage des casques et leur système de fermeture.
- Polluants: les chercheurs ont traqué les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les composés phénoliques, les ignifugeants et les plastifiants contenus à l’intérieur du casque et dans la sangle. Parmi les 42 substances analysées, certaines sont cancérigènes.