Un iPad Retina 64 GB vendu 38,81 euros, une Xbox 360 4GB à 64,35 euros ou même une voiture Audi A1pour 338,63 euros... Ces tarifs font rêver! Sur sa page d’accueil, le site fr.madbid.com affirme pourtant avoir vendu ces objets à ces prix là.
Madbid est l’un des pionniers des sites d’enchères au centime, ou enchères au clic. Le phénomène s’est développé dès 2010 et aujourd’hui encore, la Toile compte de nombreuses adresses de ce type, comme bidfun.fr, swoggi.fr, wellbid.com, dealdeouf.com, oopad.com ou encore clicdenfer.com. Mais internet pullule mais aussi de témoignages d’internautes qui se plaignent d’avoir perdu beaucoup d’argent. Car ce système est pour le moins pernicieux.
Un objet est mis aux enchères à un prix extrêmement bas, voir zéro centime. A la fin d’un décompte chronométré, le dernier participant à avoir enchéri remporte la mise. Chaque enchère augmente le prix – généralement d’un petit centime, mais aussi le temps restant, par exemple de 20 secondes.
Enchérir coûte cher
Le système est grisant, mais surtout il peut coûter cher. Car, à la différence d’une enchère classique, où seule la personne ayant obtenu l’adjudication sort son portemonnaie, chaque enchère est ici payante! Et un crédit pour enchérir d’un centime coûte en fait bien plus que le dit centime! Les montants varient selon les sites mais peuvent atteindre et même dépasser un euro...
Toutes les personnes qui ont participé sans remporter la mise ont donc dépensé de l’argent malgré tout, parfois des sommes importantes. Et celle qui a obtenu l’objet paie, en sus du montant de l’adjudication, toutes ses enchères. Le site, lui, se frotte les mains, comme le montre notre calcul: imaginons que le crédit de 1 centime coûte 1 euro. Une Audi A 1 partie de 0 euro et adjugée 338,63 euros aura engendré 33 863 enchères à un euro. Le site encaissera donc plus de 40 000 fr. pour un modèle dont les prix de vente débutent à un peu plus de 25 000 fr.
Nombreux problèmes
Outre le système lui-même, qui peut coûter très cher, les témoignages soulignent différents problèmes. Depuis 2010, plus de 50 sites de ce type auraient ainsi disparu du jour au lendemain, engloutissant tous les crédits achetés par leurs membres, soulignait récemment le magazine 01net.
Des internautes se sont plaints aussi des pratiques de madbid, qui cochait par défaut l’option «prélèvement automatique» lors de l’inscription. Ainsi, chaque fois qu’un membre avait dépensé tous ses crédits, le site facturait automatiquement de nouveaux crédits.
Des internautes affirment aussi n’avoir jamais reçu les objets qu’ils avaient remportés. Enfin, certains soupçonnent carrément ces sociétés d’utiliser des robots chargés de relancer les enchères à la dernière seconde.
Sébastien Sautebin