Les mains les plus vertes ne pourront rien faire pousser sur une terre ingrate. En identifiant la nature du sol, on peut remédier à ses carences pour qu’il absorbe l’humidité et nourrisse les semences. Une intervention utile en présence des problèmes suivants:
- le gazon est à la peine même si on a fait «tout juste» côté arrosage et engrais;
- le potager ne donne rien pendant plusieurs années d’essais;
- les pousses sont encore chétives deux ou trois ans après l’apport d’une nouvelle terre ou l’emménagement dans une nouvelle propriété.
Inutile en revanche de s’inquiéter sitôt le remblai déposé autour d’une villa neuve: la terre a besoin de temps pour trouver son équilibre. La plus grande erreur étant de gaver son lopin d’engrais, au risque de brûler tout ce qui pourrait y pousser!
Toucher et regarder
Pour le jardinier amateur, il n’est pas nécessaire de connaître la composition chimique exacte de son jardin (lire encadré): il suffit d’observer et de toucher la terre pour apprendre à la connaître. En cas de doute, on apportera une motte à une jardinerie, où le personnel est souvent de bon conseil.
Le substrat idéal est composé d’un équilibre entre quatre éléments: du sable (60%), de l’argile (20%), du calcaire (10%) et de l’humus (10%). «Une bonne terre est de couleur marron. Elle s’égrène au toucher et retient la pluie, mais sans excès», décrit Patrick Martin, directeur de la Jardinerie Charmoy à Lutry (VD).
Qu’il y ait trop de sable ou, au contraire, trop d’argile, et les semences ne se développeront pas. Il faut donc rééquilibrer la terre ou l’amender, pour la fertiliser.
Argile…
Un terrain argileux de type acide (pH élevé) est composé de mottes compactes et lourdes: la terre colle aux doigts et devient imperméable après une grosse averse. Elle est en revanche riche et nécessite peu d’engrais.
Pour alléger le substrat, on ajoutera, à l’automne, du paillis organique en retournant la terre. Laisser les grosses mottes en friche, le gel se chargera de les fracturer. Certains préfèrent répandre du sable à la volée pour aérer la terre. Ajouter compost et fumier pour nourrir le substrat et on pourra récolter les fruits de l’opération l’année suivante.
…ou sable
Un sol sablonneux, en revanche, s’effrite facilement au toucher. Il ne retient pas l’humidité et est trop pauvre en matières organiques pour y cultiver un potager ou un jardin d’ornement. Le paillis permettra, là encore, de restructurer le terreau. D’aucuns préconisent aussi de l’enrichir avec des algues marines.
Ces traitements sont peu coûteux: compter entre 10 fr. et 20 fr. les 100 m2 par produit administré. La saison étant trop avancée pour obtenir un résultat cette année, on attendra donc l’automne pour refaire son jardin à neuf.
Analyses peu utiles
La plupart des jardineries proposent des kits d’analyse pour connaître la composition exacte de son sol. Ces emballages, vendus entre 30 fr. et 60 fr. selon le nombre de substances détectées, contiennent un sac plastique à renvoyer au laboratoire avec des échantillons de terre prélevés dans différents endroits.
Les chimistes fournissent les résultats, dans les dix jours, avec des conseils personnalisés. On connaîtra ainsi le pH exact de ses platesbandes: il se situe pour la plupart des sols entre 4 et 9, les plantes de jardin appréciant une terre légèrement acide (pH 6,5). Les sols argileux affichent un pH plus élevé, les terrains sablonneux et calcaire, de type alcalin, ayant au contraire un pH très bas.
Ce diagnostic scientifique est toutefois peu utile au jardinier amateur qui se fiera à ses observations (lire ci-contre), à moins de soupçonner une pollution (proximité d’une usine ou d’une décharge).