Depuis que les compagnies aériennes low cost décollent de Genève, les Romands sont de plus en plus nombreux à parcourir les capitales européennes, le temps d’un week-end. Avec des tarifs alléchants, des durées de vol minimes, il devient difficile d’imaginer emprunter un autre moyen de transport.
Pourtant, les bons vieux trains n’ont pas pour autant disparu du paysage. Vaut-il alors encore la peine de jeter un œil aux offres par le rail avant d’acheter son billet d’avion? C’est ce que nous avons voulu savoir, en comparant la durée et le prix des trajets vers neuf destinations européennes. Nous nous sommes également penchés sur l’impact environnemental des différents itinéraires, en examinant la quantité de dioxyde de carbone émise (voir tableau et lire encadré «L’aspect environnemental»).
Le vol n’est qu’une partie du voyage
Prenons l’exemple d’un Lausannois qui veut se rendre à Paris pour un week-end prolongé. En faisant ses recherches sur internet, il constate que le vol le plus court de Genève vers la capitale française dure 1 heure et 5 minutes. En train, le trajet est de 3 heures 45. A première vue, la liaison aérienne est la meilleure option. Mais c’est oublier qu’il va perdre 45 minutes pour se déplacer jusqu’à Genève. A quoi il faut ajouter deux heures d’attente à l’aéroport, puis le temps de sortir d’Orly ou de Roissy et de rejoindre son hôtel: près d’une heure. Au total: 4 heures 50. Le choix du TGV permet donc de gagner une bonne heure et de se retrouver directement au centre-ville.
Paris est certes un exemple particulier. Dans notre comparatif, c’est la seule destination qui est plus rapide à atteindre en train. Néanmoins, si l’on prend en compte toutes les parties qu’un voyage en avion implique, les écarts sont parfois minimes. Nos relevés montrent, que pour Venise, il faut compter environ une demi-heure en plus par le rail et une heure pour Munich.
A l’inverse, certaines destinations sont particulièrement fastidieuses à atteindre en train. C’est notamment le cas de Londres, qui demande un changement de gare à Paris. Pour Amsterdam et Barcelone, l’avion permet de gagner 4 heures sur le temps de voyage.
Le train moins cher en s’y prenant à l’avance
Et les prix dans tout ça? Pour les comparer, nous avons sélectionné trois dates différentes. La première correspond à une recherche une semaine avant le départ, la deuxième un mois avant et la troisième deux mois avant. Comme pour la durée, nous avons décidé d’inclure l’ensemble du voyage dans le calcul des coûts, le Lausannois de notre exemple doit ainsi payer, outre le prix de son boarding pass, l’aller-retour pour l’aéroport de Genève (28 fr. avec le demi-tarif) et le train ou le bus qui l’emmène au centre-ville de sa destination.
D’après notre pointage, si l’achat se fait une semaine à l’avance, l’avion est presque toujours meilleur marché. Pour Amsterdam, il est même trois fois moins cher! Munich est la seule ville qui est plus avantageuse par le rail à cette échéance.
Mais plus la réservation est réalisée à l’avance, plus les tarifs du train peuvent se révéler attractifs. Un mois à l’avance, trois destinations (Berlin, Munich et Paris) sont moins chères si l’on préfère le wagon à la cabine. Deux mois à l’avance, c’est même cinq destinations sur neuf qui deviennent plus intéressantes.
Quatre catégories de villes
Au final, les destinations européennes que nous avons sélectionnées peuvent être, d’après nos relevés, classées en quatre catégories.
⇨ 1. Paris: pour s’y rendre, le train est souvent plus intéressant, autant du point de vue du coût que de la durée.
⇨ 2. Munich et Venise: trajet parfois moins cher à rejoindre en train. Durée du trajet assez proche, même si le rail est un chouïa plus lent.
⇨ 3. Amsterdam et Berlin: il est possible de trouver des tarifs plus avantageux en train, mais il faut aimer le rail, car les voyages sont très longs.
⇨ 4. Barcelone, Bruxelles, Londres et Rome: destinations peu favorables au train. Les trajets sont toujours plus longs et souvent plus chers.
Evidemment, il vaut la peine de comparer soi-même les différents moyens de transport pour trouver la meilleure option. Cela est particulièrement vrai pour le prix. Pour un même vol ou un même train, le coût peut énormément fluctuer selon la date du départ, la date de la réservation ou même le site utilisé (lire aussi «Un même vol et une infinité de meilleurs prix»).
Bernard Utz
En détail
L’aspect environnemental
Notre tableau inclut les émissions de dioxyde de carbone pour chaque destination et moyen de transport. Pour obtenir ces chiffres, nous nous sommes basés sur l’écocomparateur des CFF et le calculateur multimodal du TCS. Les chiffres précis ne sont cependant pas importants. C’est davantage les différences entre train et avion qui doivent être relevées. Suivant les villes, le voyage en avion émet de cinq à près de vingt fois plus de gaz à effet de serre que celui en train. Quand les différences de prix ou de durées ne sont pas trop importantes, il peut être utile de garder cette réalité à l’esprit.