On les abrège «PFAS». Les substances per- et polyfluoroalkyles ne sont pas présentes naturellement dans l’environnement. Elles entrent dans la fabrication industrielle de textiles, tels que les vestes d’extérieur imperméables. Il faut dire que les PFAS ont un effet hydrofuge, dégraissant et anti-salissant. En plus, ils résistent aux très hautes températures et servent d’isolant électrique. Résultat: on les retrouve dans un nombre incalculable de produits d’usage courant, des poêles à frire antiadhésives aux cosmétiques, en passant par les appareils électroniques, les emballages alimentaires, la peinture ou encore le fart pour les skis.
Accumulation dans l’organisme
Mais il y a un problème: par abrasion ou par évaporation, les PFAS contenus dans ces objets finissent par se retrouver dans l’environnement où ils ne se dégradent pas. Pas plus qu’ils ne se dégradent dans le corps humain s’ils sont ingérés ou aspirés. Ces substances, qualifiées de «polluants éternels», s’accumulent dans l’eau, le sol ou notre organisme, notamment par le biais de l’eau potable que l’on consomme. Selon l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis, ces molécules peuvent nuire aux fonctions reproductives, augmenter le risque de cancer et affaiblir le système immunitaire.
Les intérêts économiques sont colossaux mais la menace n’est plus prise à la légère. En janvier, cinq pays de l’Union européenne ont soumis une proposition d’interdiction, actuellement en consultation. Et plusieurs médias ont tenté de cartographier la contamination aux PFAS en Europe. Pas moins de 17 000 sites (sols et cours d’eaux) ont été recensés, dont 300 en Suisse.
Analyses en laboratoire
Nous avons mandaté un laboratoire pour réaliser des analyses d’eau potable dans le pays. Les résultats préliminaires obtenus sur la base de cinq échantillons prouvent la présence de PFAS.
Avec l’aide de notre partenaire alémanique K-Tipp, nous avons dès lors décidé de lancer un appel à nos lecteurs afin de nous aider à réaliser un test à grande échelle. Comme nous ne sommes pas en mesure de financer l’intégralité de ces analyses, nous demanderons aux personnes intéressées une participation aux frais de 145 francs. Chaque participant recevra le rapport d’analyse de son échantillon d’eau.