Lorsqu’un compte n’est pas ou très peu utilisé, mieux vaut songer à le fermer. En effet, même si la gestion s’effectue de plus en plus uniquement sur internet, les frais bancaires n’en sont pas forcément moindres. Un vieux compte qui dort coûte donc de l’argent inutilement. On peut aussi vouloir le clôturer, afin de transférer son avoir à un concurrent plus avantageux.
Tout Compte Fait a donc demandé aux principales banques des informations sur cette démarche précisément. Notre comparatif le montre: si la fermeture peut généralement se faire immédiatement, elle coûte jusqu’à 20 fr. (voir tableau), et c’est compter sans certains frais supplémentaires comme le transfert de l’avoir sur un autre compte ou une demande d’archive des mouvements (virements et prélèvements).
Gare aux ordres permanents et LSV!
Au-delà du simple coût, quitter une banque demande aussi certaines précautions. La première est de lister les éventuels ordres permanents, autorisations de débit direct (LSV) ou e-factures qui lieraient votre compte à d’autres sociétés ou services (assurance maladie, opérateur téléphonique, etc.). Si tel est le cas, il conviendra d’appliquer les changements avec son nouveau prestataire financier et d’avertir les utilisateurs du LSV.
Il faut aussi s’assurer qu’il n’y pas de chèque en circulation lié au compte qu’on souhaite fermer. Car, si quelqu’un essaie de l’encaisser mais n’y parvient pas, on risque des ennuis avec la justice.
Autre point important: avant de ne plus
avoir accès à vos données bancaires, demandez une liste des prélèvements ou des virements. Ces informations peuvent être en effet nécessaires lorsque que vous remplirez votre déclaration d’impôt. Les banques offrent souvent ce service gratuitement, mais certaines facturent des frais supplémentaires. Ceux de la BCGE s’élèvent même à 30 fr.! Mieux vaut donc utiliser, si possible, les outils de gestion en ligne qui permettent d’imprimer les différents mouvements.
Enfin, s’il y a un avoir sur le compte, nous vous conseillons de le transférer vous-même sur l’autre compte, en utilisant par exemple un bulletin de versement (électronique ou papier). En effet, les banques demandent parfois des frais supplémentaires pour déplacer l’argent sur celui de la nouvelle institution. C’est le cas de la Banque Cantonale de Genève (5 fr.), de la BCV (15 fr.), de la BCVS (4 fr.) et de la Banque Migros (10 fr. et 15 fr. sur un compte à l’étranger).
Loïc Delacour
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Inversion des rôles
On l’a vu, certaines banques appliquent des frais de clôture et de transfert. Mais qu’en est-il lorsque que c’est l’institution qui est à l’origine de la résiliation du compte? L’ombudsman s’est penché sur la question en se basant sur le cas d’un client âgé qui, parce que sa banque avait fermé une succursale dans sa commune, a été obligé de changer de prestataire.
Sur le plan législatif, tout dépend de ce qui est inscrit dans les règlements des frais ou des tarifs. Or, ceux-ci ne font généralement aucune distinction sur les parties (banque ou client) à l’origine de la résiliation, explique l’ombudsman. Un geste commercial peut toutefois être envisagé, même si toute clôture de compte ou tout transfert occasionne des frais. Dans ce cas précis, la banque n’est pas entrée en matière, estimant que le client avait pris prétexte de la fermeture de la succursale, mais qu’il avait décidé bien avant de quitter l’institution. L’ombudsman s’est aussi rangé à cet avis.
Télécharger le tableau comparatif