On la trouve sur les réfrigérateurs, les congélateurs, les lave-vaisselle, les lave-linge, les sèche-linge, les lampes et les fours. Outil essentiel, l’étiquette énergie contribue à orienter le choix des consommateurs en les renseignant sur les caractéristiques des différents appareils (classe d’efficacité énergétique, consommation d’énergie, niveau sonore, etc.).
Mais, les fabricants disent-ils toujours la vérité? Et, la classe d’efficacité énergétique affichée – indiquée par une lettre allant de A+++ à D – est-elle vraiment exacte? En résumé, peut-on s’y fier les yeux fermés?
Rien n’est moins sûr, selon les résultats d’une évaluation de ces étiquettes au niveau européen. Cette dernière a en effet révélé que le niveau de conformité des réfrigérateurs et des congélateurs disponibles sur le marché n’est pas optimal*.
Sur 80 appareils testés, 20% ne respectent pas les critères d’efficacité énergétique et les deux paramètres clés qui lui sont liés (consommation d’énergie et volume de stockage). Pire encore, 57% d’entre eux ne respectent pas les exigences, lorsque trois paramètres supplémentaires sont pris en compte (température de stockage, capacité de congélation et délai d’augmentation de la température)*.
Tolérance d’erreur de 15%
Qu’en est-il en Suisse? «L’Union européenne est beaucoup moins avancée que notre pays en matière de contrôle de la mise en œuvre des étiquettes énergie, répond d’entrée le porte-parole de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), Matthieu Buchs. En Suisse, une telle enquête donnerait certainement de meilleurs résultats.»
Depuis le 1er janvier 2002, l’étiquette énergie est obligatoire sur tous les appareils électroménagers commercialisés sur le sol helvétique. L’exactitude des informations qui y figurent est donc essentielle. Ces dernières sont pourtant fondées sur une déclaration faite par les fabricants eux-mêmes! De plus, l’évaluation de la classe d’efficacité énergétique de leurs appareils peut certes être confiée à un organisme indépendant certifié, mais ils peuvent également procéder eux-mêmes aux mesures nécessaires!
Certes, ils doivent alors se conformer à un protocole très strict. La consommation d’énergie et les autres caractéristiques des réfrigérateurs, par exemple, sont mesurées selon la norme européenne EN 153. Mais ladite norme tolère une marge d’erreur de 3% pour les volumes et de 15% pour la consommation d’énergie. En clair, un réfrigérateur consommant 330 kWh à l’année peut donc n’en afficher que 280 kWh et, dès lors, changer potentiellement de classe d’énergie, de B à A par exemple, en toute légalité…
Amende jusqu’à 40 000 fr.
Pour veiller au grain, l’Office fédéral de l’environnement a confié un mandat de contrôle à Electrosuisse et à l’Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI). L’an passé, ce dernier a testé 350 appareils électroménagers (frigos, congélateurs, lave-linge, sèche-linge, etc.). Dans 11 cas, la consommation d’énergie était sous-évaluée, et les appareils, par conséquent, surclassés.
En cas d’infraction, les contrevenants risquent jusqu’à 40000 fr. d’amende. Jusqu’à présent toutefois, les montants infligés n’ont jamais excédé 5000 fr.
Selon l’OFEN, l’étiquette énergie demeure un outil fiable et son principe ne doit pas être remis en cause. Le consommateur, lui, gardera à l’esprit que la différence de classe énergétique ne peut être que purement fortuite… Dès lors, avant de se décider à acheter un appareil électroménager, il accordera davantage d’importance au total de la consommation annuelle d’énergie (kWh) qu’à la lettre de la classe énergétique, pourtant plus visible.
*Résultats disponibles sous: www.atlete.eu
Bonus web:La nouvelle étiquette énergie