La laine synthétique est constituée de minuscules fibres de polyester qui retiennent l’air, tout en évacuant l’humidité, ce qui leur confère un pouvoir isolant. Ce matériau léger et chaud se prête à chaque activité sportive dès les premiers frimas. On en trouve pour toutes les bourses, à des qualités également très variables.
Faut-il casser sa tirelire pour affronter la bise hivernale? Pour le savoir, nous avons fait tester par le Laboratoire Hohenstein, en Allemagne, onze vestes d’épaisseur moyenne, sans couche coupe-vent ni déperlante, à des prix variant entre 19 fr. et 199 fr. Notre choix s’est porté sur des articles unisexes ou disponibles en versions dames et messieurs.
Nous avons attribué, dans notre évaluation, une grande importance à l’isolation thermique, cette fonction étant, à nos yeux, essentielle pour des activités de plein air (lire encadré «Les critères du test»). Le laboratoire a également examiné la résistance au lavage et l’aspect extérieur des cardigans après un procédé simulant le frottement dû aux mouvements. Le port d’un sac à dos ou le balancement des bras en marchant mettent en effet ces vêtements à rude épreuve.
A en croire nos experts, plus une veste polaire coûte cher, mieux elle isole du froid. Ce qui ne veut pas dire qu’elle résistera aussi bien au lavage et au porter! Parmi les jaquettes de notre sélection, aucune n’obtient du reste la mention «très bon».
Les modèles de Mammut et de Jack Wolfskin se placent en tête du peloton pour leur performance thermique. Plus épais, ils sont donc aussi plus lourds. La lauréate de notre test, la Mammut, n’est certes pas la plus chaude, mais c’est elle qui peluche le moins au porter.
A l’opposé, la veste de Coop passe la rampe de justesse au critère de la chaleur et ne répondra donc pas aux exigences hivernales des frileux. A noter que c’est aussi la plus légère du test. Interpellé, le porte-parole de Coop confirme que ce vêtement se veut avant tout confortable et sportif, le critère de la chaleur passant après.
Elégance sur la durée
Pour la résistance au frottement, il faut également saluer la performance du trio Columbia, Haglöfs et Salewa. Ces articles, quoique un peu moins isolants, garderont leur apparence même après de longues marches. Le gilet de Columbia récolte de sucroît la mention qualité/prix. Le modèle le plus avantageux de notre sélection, la Canda, de C&A, fait, en revanche, tellement de peluches que les experts l’ont décrite comme «hirsute» à l’issue de cette épreuve.
Quant à celle du passage à la machine, elle est remportée par le gilet Fusio, de Schöffel. Il est conçu différemment et c’est le seul qui ressort presque comme neuf des multiples passages dans le tambour. A l’opposé, le bonnet d’âne est attribué, dans ce domaine, à la veste K-Tec d’Athleticum, dont même les tirettes des fermetures éclair et la doublure de la capuche sont ressorties délavées.
Pas pour les frileux
En conclusion, notre test démontre que les cinq modèles les plus avantageux, dont les prix vont de 19 fr. à 39.90 fr., sont aussi les moins bien notés. Les sportifs qui ne craignent pas le froid ou fournissent un gros effort seront toutefois bien servis avec la veste Adit, de Manor. Ce vêtement obtient des notes moyennes dans tous les domaines, et ce, pour un prix modique.
Andreas Schildknecht / chr
EN DÉTAIL
Les critères du test
1 / Isolation thermique: les experts ont mesuré le potentiel de rétention de la chaleur des vestes en les plaçant sur un appareil simulant la peau. Plus le résultat était élevé, meilleure était la capacité du vêtement de retenir la chaleur, et donc son pouvoir isolant. Le test a été réalisé dans une pièce chauffée à 20°C avec un taux d’humidité de 65%.
2 / Formation de peluches/bouloches: pour chaque modèle, deux échantillons de laine polaire ont été tendus sur un cadre tambour en acier (voir photo), puis frottés l’un contre l’autre entre 125 et 7000 fois, simulant ainsi les ports plus ou moins brefs du vêtement. Les experts ont examiné visuellement les échantillons après 125, 500, 1000, 2000, 5000 et 7000 frottements.
3 / Résistance au lavage: chaque article a été passé dans la machine une dizaine de fois avec un programme à 30°C pour linge à entretien facile, avec du produit de lessive liquide couleurs. Les vestes ont ensuite été mises à sécher sur des cintres. L’examen a porté sur leur aspect extérieur.
4 / Qualité de l’exécution: les spécialistes ont recherché sur les vestes encore neuves d’éventuelles imperfections, telles que coutures de longueur différentes, finitions peu soignées et fil mal arrêtés. Ils ont également repéré les poches asymétriques et les défauts d’ourlets ou de fermetures éclair.
CONSEILS PRATIQUES
A chacun sa fourrure
Une veste polaire doit être ajustée afin de garder la chaleur. On optera donc pour une coupe près du corps, en choisissant une taille appropriée qui laisse encore une grande liberté de mouvement. Elle ne doit pas faire de plis si on la porte sous une surcouche imperméable ou un coupe-vent.
On essaiera donc le cardigan avant de l’acheter, en veillant à bouger les bras vers l’avant et vers le haut. Ce mouvement ne doit pas dénuder le ventre, ni les poignets. A noter que les modèles dont le dos est plus long sont très agréables, car ils gardent les reins au chaud. Les frileux et les moins actifs opteront enfin pour un tissu épais plus isolant, les réchauffés et ceux qui fournissent de grands efforts pour une étoffe plus souple.
La laine polaire se lave aisément dans la machine jusqu’à 40°C, en prenant soin de la retourner. On renoncera à utiliser un adoucissant textile qui la rendrait imperméable, au détriment de sa faculté d’absorber la transpiration. Enfin, ces vêtements ne doivent pas être séchés dans un sèche-linge, mais à plat ou sur un cintre.