En visitant le Salon de l’automobile à Genève en mars 2007, Ludovic Riedi avait dans l’idée de changer de voiture. Il s’est alors rendu au stand Nissan, où l’on a pris ses coordonnées afin de le mettre en relation avec un revendeur proche de son domicile. Quelques jours plus tard, notre lecteur de Saint-Légier (VD) est approché par le propriétaire du garage Nissan de Vevey. Ils conviennent alors d’une commande pour le tout-terrain Qashqai, au prix de 41 900 fr, livrable en juin.
Au moment de la commande, notre lecteur verse un acompte de 2000 fr., qu’il est appelé à augmenter de 3000 fr. quelques jours plus tard. Le mois de juin arrivant, notre lecteur s’attend à prendre possession de son véhicule. Mais un mois plus tard, il n’a toujours pas de nouvelles du garagiste. Il prend donc contact avec lui, et se voit expliquer que Nissan accuse un certain retard dans la fabrication du modèle Qashqai. Le vendeur promet alors que le 4x4 sera livré le 1er septembre.
Entre-temps, Ludovic Riedi passe une nouvelle fois à la caisse: il confie, par avance, son ancien véhicule dont la reprise est convenue à 11 000 fr., montant devant être déduit du paiement du nouveau modèle.
Déboires occultés
Courant septembre, toujours pas de voiture à l’horizon. Rebelote: on lui promet la livraison pour le 1er octobre. Ce nouveau délai passé, et sans nouvelles du garagiste, Ludovic Riedi commence à s’inquiéter sérieusement et appelle le concessionnaire régional de Nissan, à Crissier (VD). Stupeur: «Non, la livraison du Qashqai n’a pas de retard. Votre modèle est en attente chez nous», lui répond-on! C’est là que notre lecteur apprend les déboires financiers de son garagiste, lequel mettra la clé sous le paillasson quelques semaines plus tard, laissant en plan sa clientèle.
Le garagiste – qui accusait le fabricant de ne pas respecter ses délais – n’avait tout simplement jamais payé son fournisseur. Pour notre lecteur, c’est la catastrophe. Même si l’Office des poursuites et faillites lui reconnaît une créance de 16 000 fr., les chances d’en voir la couleur sont minces. En attendant, il a dû se rabattre sur une voiture moins chère. Avec deux autres clients lésés, il a déposé une plainte pénale pour abus de confiance et gestion déloyale.
Pieds et poings liés
Ludovic Riedi est dégoûté, à juste titre, car le garagiste lui a été recommandé au Salon de l’auto. Un fait qu’il s’est permis de rappeler, par courrier, à la direction de Nissan. Cette dernière n’entre toutefois pas en matière, car il s’agit d’un contrat entre le client et le garage, soit un commerçant indépendant. Quant au concessionnaire, que nous avons contacté, il avait proposé de lui procurer son véhicule directement, avec un rabais de 5000 fr. Mais notre lecteur avait avancé bien plus d’argent en laissant son ancien véhicule, il était donc pieds et poings liés par le garagiste.
Tirons au moins de cette mésaventure que, sauf en cas de commande spéciale ou de modèle coûteux, il faut éviter de verser des acomptes et payer l’entier de la somme à la livraison. Enfin, si le garage rachète un ancien véhicule, il doit normalement le payer sans délai.
Yves-Alain Cornu
bon à lire
L’automobiliste face à la loi
L’achat d’un véhicule soulève de nombreuses questions financières et juridiques. Le dernier dossier de Bon à Savoir répond, dans un style clair et précis, à de nombreuses interrogations que tout automobiliste est amené à se poser: achat, vente, leasing, assurances, permis, infractions, etc. Le tout est complété de modèles de lettres utiles, notamment pour signifier un retard de livraison à son garagiste. Ce guide propose également un comparatif des avantages et inconvénients de l’achat et du leasing, énumère les peines en cas d’excès de vitesse et autres amendes d’ordre, indique la marche à suivre en cas d’accident, traite de l’obtention et du retrait de permis, etc.