Les plus courantes sont en aluminium, ou alors en plastique. Leur prix peut varier de 2 jusqu’à près de 30 fr. Objet iconique, pratique ou design, la gourde fait partie des accessoires indispensables aux adeptes des sports «outdoor» et du grand air. Pour tester leur robustesse, leur étanchéité, leur odeur et la présence éventuelle de substances nocives, nous avons confié seize modèles aux bons soins des experts d’un laboratoire spécialisé.
Commençons par un bon point: phtalates, bisphénol A et autres substances problématiques n’ont été décelés dans aucune des gourdes. La solidité, l’étanchéité et l’odeur, en revanche, sont très variables. Seuls trois des 16 articles ont été jugés «très bon»: la Traveller de Sigg tout d’abord, suivie par la WM Bottle Tritan de Nalgene et l’Addison de Contigo.
Solidité un peu «juste»
Le test de robustesse a posé relativement peu de problèmes. La Traveller de Sigg, en alu, a été cabossée à la suite du lâcher de la pierre (lire encadré «Les critères du test»), mais il s’agissait essentiellement d’un défaut optique, qui n’entravait pas son fonctionnement. Les gourdes en alu ne sont pas pour autant à l’abri des chocs, car la couche de protection interne peut être endommagée lorsque l’enfoncement est trop important. Les boissons acides risquent alors d'abîmer l’aluminium et rendre la bouteille inutilisable.
Cinq modèles, tous en plastique, ont enregistré des dommages importants, notamment des fissures et des accrocs sur les parois latérales, le fond et le bouchon. Pour défendre le résultat moyen de la Super Cincio d’Elite, Migros explique que le bouchon de ce bidon, conçu pour le vélo, doit pouvoir s’ouvrir lorsque le récipient tombe, afin d’éviter de provoquer la chute des cyclistes circulant derrière le porteur! Le fabricant de la Sponser, de son côté, déclare que les risques de dommages sur la fermeture sont connus, notamment en cas d’impact centré sur la tétine en caoutchouc. Mais en pratique, il indique n’avoir observé que peu de cas de rupture.
Une seule vraiment étanche
A l'épreuve de l’étanchéité, seul le vainqueur du test n’a laissé filer aucune goutte. A l’inverse, cinq gourdes ont perdu, en 24 heures, bien plus que quelques gouttes. Si la Viva passe la rampe de justesse – selon le fabricant Sigg, son étanchéité était pourtant bonne dans ses propres tests –, les articles des marques Powerbar et Isostar écopent de la moins bonne note, puisqu’ils ont laissé s’échapper près d’un centilitre de liquide.
Odeurs indésirables
La Traveller de Sigg s’adjuge également la meilleure note au test olfactif. Après l’avoir remplie d’une boisson sportive à la saveur intense, un unique lavage a suffi pour faire disparaître pratiquement toute odeur. A l’inverse, près de la moitié des récipients testés ont montré des lacunes à ce sujet. La Wave de Squeasy a non seulement pris l’odeur de la boisson injectée, mais avait même, à l’état neuf, une forte odeur de vanille.
Le fabricant de la CamelBak Eddy Bottle, l’un des quatre modèles les moins bien notés pour ce critère, déclare ne pas avoir relevé, dans ses propres tests, d’odeur étrangère dans son produit. Celui de la Wave estime, lui, que sa gourde extensible ne peut pas être comparée aux autres récipients et que les avantages de son système pliable surpassent les quelques défauts. Quant à l’odeur de vanille, elle serait ajoutée pour couvrir celle du plastique neuf, et disparaîtrait après utilisation.
Et la bouteille en PET?
Evidemment, on peut très bien se passer de gourde et utiliser une simple bouteille en plastique à la place. Mais prudence, car le PET contient de l’éthanal et de l’antimoine, qui peuvent migrer dans les liquides. Le premier nommé pose avant tout un problème gustatif, car il induit un goût doux et fruité. Les fabricants ajoutent bien des bloqueurs d’éthanal dans certains flacons, mais il n’est pas possible de les identifier pour le consommateur. Le second est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Selon les autorités fédérales, sa concentration est toutefois en dessous des limites légales dans les bouteilles d’eau minérale.
Andreas Schildknecht / vic
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En détail
Les critères du test
Trois experts du Laboratoire de test et de certification SLG, en Allemagne, ont évalué les quatorze gourdes en plastique et les deux en aluminium, selon les critères suivants.
1. Solidité: 40%
Une bille d’acier (500 g, 5 cm de diamètre) a été lâchée d’une hauteur de 80 cm sur les gourdes vides, à trois reprises: une fois sur le flanc de la bouteille couchée, une fois sur le bouchon et une fois sur le fond. Les dommages lourds – trous, fissures – ont été sanctionnés par une pénalité de 0.5 point par lâcher. Pour les dégâts sans altération fonctionnelle, la déduction se monte à 0.25 point.
Ensuite, les récipients ont été placés dans un tambour rotatif pendant 200 tours. Tous les modèles s’en sont sortis sans dommage.
2. Etanchéité: 40%
Les bouteilles ont été remplies de 4 dl d’eau et stockées tête en bas pendant 24 heures, à température ambiante. Le laboratoire a ensuite mesuré la quantité d’eau manquante.
3. Odeur: 20%
Elle a été relevée à l’état neuf, puis après usage. Pour tester si les gourdes prennent l’odeur des liquides qu’elles contiennent, les experts les ont remplies avec une boisson isotonique pendant six heures, à 23° C. Elles ont ensuite été lavées à l’aide d’un produit vaisselle et l’odeur a été évaluée de nouveau.
L’analyse chimique n’a, de son côté, donné lieu à aucune pénalité, car ni hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ni phtalates, ni Bisphénol A n’ont été détectés par le laboratoire. Une bonne nouvelle!