Nicole Opet était à bout. Depuis un an, elle se battait en vain pour faire annuler les contrats d’assurance maladie (LAMal) et complémentaire (LCA) qu’un jeune courtier privé l’avait poussée à signer dans un parc public de Lausanne. «Il m’a proposé de me faire parvenir des offres d’assurance», soutient notre lectrice, qui n’imaginait donc pas être liée contractuellement. Ce d’autant plus que les documents parafés étaient intitulés «proposition d’assurance».
«Ce terme induit une confusion, souligne Morena Hostettler Socha, médiatrice de l’assurance-maladie. Les gens pensent qu’ils vont simplement recevoir une offre, alors qu’ils concluent un vrai contrat. S’ils pouvaient lire le document dans le détail, ils se rendraient compte de la situation. Mais certains courtiers sont très habiles et les embobinent pour qu’ils s’exécutent sans bien regarder. Ils cachent le haut des pages empilées et ne découvrent que le bas à signer.»
Prenez votre temps!
Nicole Opet, n’a eu de cesse, ensuite, de demander l’annulation des deux couvertures auprès de Visana, essuyant plusieurs refus. Elle a donc pris contact avec Bon à Savoir. Selon la médiatrice, faire signer un contrat dans un parc n’est pas interdit par la loi. Il n’empêche, la démarche a de quoi surprendre. Nous avons donc demandé à l’assureur quelle était sa position sur ce point et, à sa demande, lui avons fourni les coordonnées de témoins. Visana a finalement accepté de revoir sa position et a annulé les contrats. «Aborder et conseiller des clients potentiels dans des lieux publics ne correspond pas à nos standards de qualité», déclare son porte-parole, David Müller.
Pour éviter les déconvenues, Morena Hostettler Socha, conseille de ne rien signer sur-le-champ: «Demandez au courtier de vous laisser sa carte et dites-lui que vous lui enverrez éventuellement le document plus tard, après l’avoir relu tranquillement chez vous.»
Sébastien Sautebin