De quelle génération est ma pilule? De nombreuses femmes se sont posé cette question à la suite de la controverse sur les risques de thromboemboliques accrus des contraceptifs de troisième et de quatrième générations. La question est simple. La réponse l’est nettement moins. D’autant qu’aucune indication ne figure sur l’emballage.
La grande majorité des pilules prescrites aujourd’hui sont des contraceptifs oraux combinés (COC). C’est-à-dire qu’ils sont composés de deux types d’hormones de synthèse: un progestatif et un œstrogène, l’éthinylestradiol. On ne compte pas moins de 50 marques et de génériques autorisés en Suisse. Ils se distinguent de la progestative qui ne contient pas d’œstrogènes et qui n’augmenterait pas le risque de thrombose.
Quel composant?
Pour connaître la génération de sa pilule, il faut regarder son composant progestatif (voir tableau). L’œstrogène employé n’a, de son côté, pas varié au fil du temps. Seule sa concentration a évolué.
> Les COC dits de première génération, commercialisés dans les années 1960, contiennent du noréthistérone, couplé à de grandes quantités d’œstrogènes. Leurs effets secondaires incluent des nausées, des migraines, un gonflement des seins ou une prise de poids et des troubles vasculaires, notamment. A l’heure actuelle, seul un contraceptif de ce type est encore autorisé en Suisse: le Trinovum.
> Apparues dans les années 1970 et 1980, les pilules de deuxième génération renferment des progestatifs comme le lévonorgestrel et le norgestimate. Ils ont permis de diminuer la dose d’œstrogènes, et donc les effets indésirables également. Ce sont les plus sûrs selon Swissmedic (lire encadré).
> Mis sur le marché dès les années 1990, les contraceptifs de troisiè me génération contiennent deux nouveaux progestatifs, le désogestrel et le gestodène, censés avoir moins d’effets androgéniques et atténuer l’apparition d’acné et la prise de poids notamment.
> Dernières-nées, les pilules antiandrogéniques, également appelées de «quatrième génération», ont été créées principalement pour résoudre les problèmes de rétention d’eau de leurs «sœurs aînées». Le progestatif le plus utilisé pour ce groupe est la drospirénone dont les contraceptifs les plus connus sont Yasmin, Yaz et Yasminelle. La Diane 35 et ses génériques appartiennent également à cette génération. Ils ne peuvent être prescrits que dans le traitement de l’acné et de certains troubles cutanés chez les femmes qui souhaitent également une contraception. L’indication com me contraceptif uniquement n’est donc pas autorisée.
Chantal Guyon
EN DÉTAIL
Quelle pilule choisir?
On ne choisit pas un contraceptif comme un paquet de biscuits. Le gynécologue doit procéder à une anamnèse détaillée de sa patiente, afin d’identifier d’éventuelles contre-indications (tabagisme après 35 ans, maladies cardiovasculaires, migraines, etc.). En effet, toutes les pilules combinées accroissent le risque thromboembolique, en particulier lors de la première année. Celles de troisième et quatrième générations multiplient ce risque par deux par rapport à celles de deuxième génération, selon Swissmedic. C’est pourquoi les spécialistes recommandent de les prescrire en seconde intention seulement, lorsque la patiente ne supporte pas une pilule de deuxième génération ou à sa demande et après une évaluation des risques. Recommandation qui ne semble pas toujours suivie par les médecins, puisque les pilules de troisième et de quatrième générations continuent d’être largement prescrites en Suisse.
Dans les cas où les œstroprogestatifs ne sont pas indiqués, la pilule progestative, peut être une alternative. Elle doit être prise en continu et supprime donc l’apparition des règles.