Difficile de ne pas craquer pour un cornet glacé ou un bâtonnet au chocolat lorsqu’on fait ses courses en plein été. «Mais pourquoi les glaces à la pièce sont-elles si chères dans les supermarchés?», s’étonne un lecteur vaudois. Exemple chez Coop: 2.60 fr. le cornet Frisco Extrême, ou encore 2.95 fr. la Magnum…, soit un montant curieusement proche de celui pratiqué par les kiosques et autres stands de glaces.
Le grand distributeur a-t-il un accord avec le fabricant des Magnum, Lusso, pour fixer un tarif plancher lorsqu’elles sont vendues à l’unité? «Nous ne nous entendons pas sur les prix avec des tiers», réfute catégoriquement Ramón Gander, porte-parole de Coop. Il n’en reste pas moins que, tout comme les petits détaillants, le grand distributeur s’aligne, à 5 centimes près, sur le prix de vente recommandé par le fabricant (3 fr.). Qui veut une glace de marque l’aura compris: un détour dans les rayons d’un supermarché ne permet pas de faire des économies, pas plus à Coop qu’à Manor ou encore qu'à Migros, qui ne vend que ses propres marques.
Six glaces moins chères que trois
Autre étonnement: à l'unité, une glace de marque peut coûter plus du double de son prix dans un paquet de six. Chez Coop, une Pralinato coûte ainsi 50% de plus à l’unité qu’en multipack. Un cornet Extrême, 58%. Et une Magnum, 106% (1.43 fr. contre 2.95 fr.). Dans ce dernier cas, la différence est telle qu’il est moins cher d’acheter un paquet de six glaces à 8.60 fr, puis de l’ouvrir et de laisser trois glaces dans le rayon, plutôt que d’en acheter trois qui coûteront 8.85 fr.!
Seules les plus chères sont vendues à la pièce
Quant à ceux qui n'ont besoin que d'un ou deux bâtonnets, ils ont intérêt à se tourner vers les glaces des marques propres des grands distributeurs, nettement moins chères que les autres. Possible? «Oui, nous les vendons également à l'unité, avance le porte-parole de Coop. Mais chaque gérant peut décider de manière autonome quelles glaces il veut vendre au détail, notamment en fonction de la place disponible dans les congélateurs».
Le hic? Notre tournée dans six des plus grandes Coop de la région lausannoise a montré que, dans cinq cas, seules les glaces de marque, plus chères, sont vendues à la pièce. Les autres – Qualité & Prix et Prix Garantie notamment – ne sont vendues que dans leur carton, dans un congélateur muni d’une pancarte «ne pas séparer les emballages».
Peut-on ouvrir les emballages?
Et qu’arrive-t-il au consommateur qui passe outre et prélève une glace dans un carton? Nous l’avons testé avec un cornet vanille de marque Prix Garantie. Muni d’un code barre et d’une déclaration des ingrédients en bonne et due forme, celui-ci a passé avec brio l’épreuve de la caisse automatique et nous a coûté 0.95 fr. Contre 2.60 fr. pour son voisin de marque Frisco, qui, lui, était vendu à la pièce juste à côté. Même réussite pour un cornet de marque «Qualité & Prix» et un bâtonnet Qualité & Prix BigAlmond.
Le porte-parole de Coop rappelle toutefois que les clients «ne sont pas autorisés à ouvrir les multipacks», notamment parce que, selon la loi, les articles vendus à l’unité doivent comporter une indication de prix, ce qui n’est pas le cas d’une glace sortie d’un carton.
Vincent Cherpillod