Le jus de grenade s’est fait une place dans nos supermarchés, il y quelques années déjà. On le convoite pour ses propriétés antioxydantes, bénéfiques notamment pour le cœur. De nouvelles recherches confirment que ce fruit a des atouts de taille: les polyphénols particuliers qu’il contient, les ellagitanines, ont une action antivieillissement extrêmement prometteuse.
C’est une étude de l’EPFL, parue cet été, qui a révélé comment les ellagitanines réagissent au cours de la digestion. Elles sont transformées par certaines bactéries en une nouvelle molécule: l’urolithine A (UA). Testée d’abord sur des vers, dont la durée de vie est de huit à dix jours, l’UA a permis de prolonger leur existence de plus de 45%. Appliquée à des souris âgées de de 2 ans (des seniors!), cette molécule a augmenté leur endurance à la course d’au moins 40%. Des tests sont en cours sur les humains et les résultats sont attendus pour 2017.
Comment expliquer ce processus? L’UA permet de renouveler les mitochondries, nos petites usines à énergie qui, avec l’âge, peinent à accomplir leur action efficacement. En remplaçant les mitochondries usagées, l’UA devrait contrecarrer les maladies dues au vieillissement et augmenter le tonus musculaire.
Pour profiter des effets bénéfiques de la grenade, il vaut mieux en boire le jus, car la molécule à l’origine de l’UA se trouve essentiellement dans la coque du fruit. Il faut aussi faire partie des chanceux qui possèdent la flore intestinale capable de transformer les ellagitanines en UA. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais des chercheurs travaillent déjà sur une solution…
Probiotiques et prébiotiques
Malgré leur ressemblance, ces deux termes désignent des éléments très différents. Les uns sont des bactéries, les autres des sucres.
Jusqu’il y a peu, les yaourts enrichis en probiotiques avaient beau jeu. On leur prêtait de nombreuses vertus: régulation du transit, renforcement du système immunitaire, etc. Mais, en 2012, les autorités européennes ont mis le holà: comme les preuves scientifiques n’étaient pas encore suffisantes, toutes ces allégations sont désormais interdites en Europe. Sauf en Suisse, où l’on continue de vanter les bienfaits des yaourts sur le transit, avec des assertions telles que «régule la digestion naturellement et en douceur»!
Pour leur part, les prébiotiques sont des sucres non digestibles par les enzymes du système digestif. Ils se retrouvent tels quels dans le côlon où ils servent de nourriture aux bonnes bactéries, favorisant ainsi leur croissance et leur activité. Les prébiotiques sont présents dans les légumineuses, l’avoine, les bananes et certains légumes: topinambour, chicorée, asperge, artichaut, poireau, ail, oignon, tomate et choux.
De l’acérola dans le pain
Il ressemble à une cerise, mais n’en est pas une. Zoom sur l’acérola.
La liste des ingrédients de certains pains mentionne parfois la présence d’acérola. Il s’agit d’un petit fruit d’Amérique du Sud qui ressemble beaucoup à une cerise. Il se caractérise surtout par sa forte teneur en vitamine C, au moins 30 fois plus élevée que le citron! Sa chair est très fragile, raison pour laquelle il ne se prête pas à l’exportation. Mais on le trouve dans nos contrées dans des compléments alimentaires ou des boissons, sous forme de jus ou de poudre. Etonnamment, il peut aussi rentrer dans la fabrication de pains.
En effet, les boulangers qui pratiquent le pétrissage intensif, ajoutent à la farine de la vitamine C de synthèse (E300 ou acide ascorbique) pour améliorer la texture et l’homogénéité de la pâte. L’acide ascorbique permet aussi d’obtenir un pain plus volumineux quand les pâtons ont été surgelés.
Pour éviter de faire figurer un additif sur la liste des ingrédients, certains boulangers préfèrentutiliser de l’acérola, de la vitamine C sous forme naturelle. Comme cette vitamine très fragile ne résiste pas aux cuissons à haute température, il n’en reste pas la moindre trace lorsque le pain est cuit.
Doris Favre, diététicienne diplômée