A moins d’être un Schtroumpf, personne n’aime vivre au milieu des champignons. Et pourtant, dès l’arrivée de la saison froide, des moisissures fleurissent parfois intempestivement dans la maison. L’air humide et chaud de l’habitacle se condense en effet au contact des surfaces froides – fenêtres, murs de façade ou encoignures – qui se couvrent de buée et se mettent même quelquefois à ruisseler. Voilà des conditions optimales au pullulement de toute une série de micro-organismes.
Comme un couple et deux enfants produisent environ 10 litres d’eau par jour sous forme de vapeur, soit 300 litres par mois (de quoi remplir deux baignoires), il est essentiel d’évacuer cette humidité (lire encadré).
Le bon diagnostic
Mais les dégâts dus à l’humidité ne sont pas tous causés par un manque d’aération. De l’eau de pluie peut, par exemple, s’infiltrer dans les murs et, parfois, il y a des fuites dans les canalisations. Avant de traiter et de repeindre en vain les zones sinistrées, le problème doit donc être correctement diagnostiqué.
Quelques tests simples à réaliser soi-même pour pister les causes.
- Mesurer le taux d’humidité dans la pièce à l’aide d’un hygromètre. En hiver, au-delà de 65%, il y a des risques de condensation entraînant des moisissures.
- Observer l’emplacement et la forme des moisissures. Les taches noires disposées en essaim, derrière un meuble, dans les angles ou en bordure d’une fenêtre, sont typiques des problèmes de condensation. Une tache au plafond ou isolée au milieu d’un mur, en revanche, aura probablement pour cause un défaut de fabrication ou une fuite d’eau dans la tuyauterie.
- Scotcher un carré d’aluminium sur le mur et voir de quel côté se forment des gouttes d’eau. Côté pièce: condensation. Côté mur: autre dysfonctionnement. Les deux côtés: on a deux problèmes!
- Fermer tous les robinets et les arrivées d’eau, puis s’assurer que le compteur d’eau ne tourne plus. S’il tourne encore: il y a des fuites.
Un ingénieur en bâtiment, un architecte, mais aussi les plâtriers-peintres ou les chauffagistes peuvent également vous conseiller. Mais, dans près de 80% des cas, améliorer l’aération aide.
Traitement de surface
Les moisissures s’éliminent en lavant les murs à l’eau de Javel, puis, une fois secs, on les brosse. Ensuite, il existe plusieurs techniques. Parmi les plus récentes et pour les cas légers:
- Application d’un neutralisateur fongicide et d’une peinture isolante à base de billes de verre. Celle-ci permet d’atténuer les chocs thermiques et les ponts de froid, retardant ainsi le phénomène de condensation et l’apparition des moisissures, car les surfaces seront tempérées.
- Application d’un crépi à base de silicate et d’une couche de peinture du même type. Le silicate est un produit naturel, au pH très élevé, qui empêche les micro-organismes de se développer.
Compter environ 30 fr. le m2 pour les deux méthodes, main-d’œuvre comprise.
Joy Demeulemeester
Humidité bien gérée
- Ouvrir toutes les fenêtres une à deux minutes, au moins deux fois par jour.
- Aérer les salles d’eau cinq minutes après chaque usage et installer une bonne ventilation.
- A la cuisine, choisir une hotte à extracteur plutôt qu’à filtre.
- Ne jamais coller un meuble contre un mur extérieur froid et aérer les armoires murales.
- N’étendre le linge mouillé que dans des locaux aérés et séparés des logements.
- Garder une température régulière dans toutes les pièces: les chambres à coucher froides la nuit moisissent plus facilement.
- Fermer les volets ou les stores la nuit, en hiver, pour que les vitres refroidissent moins.
- Placer les radiateurs sous les fenêtres pour les tenir chaudes.
- Lors de la pose de fenêtres isolantes dans une maison ancienne, prévoir aussi des aérateurs.