Le cinéma, c’est son dada. L’informatique, c’est son métier. Cédric Dufour n’est donc pas complètement largué en matière de technologie. En optant pour la MovieBox, de HollyStar (ex-Dvdfly), il a minutieusement étudié les caractéristiques du produit avant de se laisser convaincre. Mais, entre les prestations promises et la réalité, notre lecteur de Verbier a comme l’impression de s’être fait rouler dans la farine.
En bref, la MovieBox fonctionne sur le principe de la vidéo à la demande (VOD). Un boîtier connecté à internet donne accès à plus de 2800 films. Les abonnés peuvent également accéder à un catalogue de 26 000 DVD et Blu-ray qui leur sont ensuite livrés par courrier postal. Jusque-là, Cédric Dufour n’a rien à redire: «C’est vrai que le choix est vaste et que l’appareil est simple à utiliser.»
Résolution théorique
Les louanges s’arrêtent là. Pour le reste, notre lecteur se dit extrêmement déçu du système VOD. Premier élément décrié: la résolution des films. Doté d’un home cinéma et d’un projecteur de qualité, il tablait sur une image Full HD de 1080p, comme mentionnée dans les caractéristiques techniques du boîtier MovieBox. Après avoir tenté divers réglages, il n’est pas parvenu à obtenir une telle résolution. Et le support technique de HollyStar n’a pas pu l’aider davantage.
Contactée par nos soins, la firme n’estime pas qu’il y a tromperie: «Nous n’avons jamais prétendu proposer du 1080p, mais uniquement du 720. Votre lecteur confond les capacités techniques du boîtier avec la résolution des films», lâche Steve Gauthey, responsable des ventes et du marketing. Autrement dit, la société met en avant la technologie de sa MovieBox sur son site internet, sans préciser que les films ne permettent pas de l’exploiter pleinement.
Du son stéréo seulement
Les reproches de Cédric Dufour sont similaires sur le plan sonore. Alors qu’il croyait bénéficier du Dolby Digital 5.1 spécifié dans les caractéristiques techniques, il a dû déchanter: «Il m’est impossible d’obtenir autre chose qu’un son stéréo. Et pourtant, mon amplificateur supporte tous les formats récents.»
Selon Steve Gauthey, HollyStar offre du vrai Dolby Digital 5.1, mais également du son stéréo: «Cela dépend entièrement des studios et des fichiers qui sont mis à notre disposition. Cela dit, l’immense majorité des nouveautés et des films récents que nous proposons sont en 5.1. Nous vous invitons à le vérifier par vous-mêmes.» C’est ce que nous nous sommes empressés de faire, le 21 septembre, en consultant le catalogue en ligne des 27 nouveautés répertoriées sous «Sélections VOD». Or, nous avons constaté que tous les titres en DVD et Blu-ray sont livrables – et c’est logique – en Dolby Digital 5.1. En revanche, aucune indication sur la bande-son des films en VOD: «La capacité de reproduire du 5.1 dépend du dispositif utilisé pour regarder la VOD (ordinateurs, smart TV, etc.). Nous sommes donc tributaires des caractéristiques techniques des appareils. Raison principale pour laquelle nous n’affichons pas cette information concernant la VOD», justifie Steve Gauthey.
Comme de nombreux cinéphiles, Cédric Dufour espérait également pouvoir visionner les œuvres en version originale sous-titrée. Or, lors de notre pointage, nous avons constaté que, sur les 23 films en langue étrangère classés comme nouveautés, seuls 10 offraient le sous-titrage en VOD. C’est évident, tous disposent de cette fonctionnalité en format DVD ou Blu-ray; mais c’est bien dans l’offre en VOD que notre lecteur comptait en profiter.
Information lacunaire
Comme Bon à Savoir l’avait déjà soulevé (lire «Dvdfly ne dit pas tout», BàS 3/2011), lorsque HollyStar s’appelait encore Dvdfly, la clarté des informations laisse à désirer. Entre les capacités théoriques de la MovieBox (Full HD 1080p, Dolby Digital 5.1, etc.) et la qualité – image et son – restituée par les films en VOD, la confusion est facile. Raison pour laquelle Cédric Dufour a franchement l’impression d’être le figurant d’un mauvais film.
Yves-Noël Grin