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Bon à Savoir
25.03.2009
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Joy Demeulemeester
La dernière campagne de pub de La Poste laisse dubitatif. Un fauteuil de dentiste à boiserie dorée et capitonné de velours pourpre y trône au milieu d’un cabinet dentaire, avec le slogan: «Vous connaissez sûrement une autre façon de témoigner votre considération». Les publicistes ont heureusement daigné traduire leur langage peu percutant à l’aide du sous-titre: «Le courrier A est un signe de considération. Montrez à travers votre courrier l’estime dans laquelle vous ten...
La dernière campagne de pub de La Poste laisse dubitatif. Un fauteuil de dentiste à boiserie dorée et capitonné de velours pourpre y trône au milieu d’un cabinet dentaire, avec le slogan: «Vous connaissez sûrement une autre façon de témoigner votre considération». Les publicistes ont heureusement daigné traduire leur langage peu percutant à l’aide du sous-titre: «Le courrier A est un signe de considération. Montrez à travers votre courrier l’estime dans laquelle vous tenez vos clients».
Mais qui donc pourrait être pressé de recevoir la facture de son dentiste?! Surtout que, au final, c’est évidemment le client qui paiera le surcoût de 15 ct.
Au moins, cette pub a le mérite de refléter l’aberration du système à deux vitesses, où le courrier B doit être ralenti pour justifier l’existence du A. Car, souvenez-vous, à la fin des années quatre-vingt, avant son introduction, toutes les petites lettres arrivaient le lendemain, et pour 50 ct. seulement.
Une belle «avancée» qui nous ramène à l’époque romaine, lorsque le service postal était assuré par les rhedae et les birolae, soit des voitures légères tirées par des chevaux rapides et des chariots à deux roues lentement tractés par des bœufs.
Si La Poste estimait vraiment ses clients, il faudrait peut-être qu’elle cesse de les prendre pour des imbéciles à grands coups de tarifs et de slogans bidons.
Joy Demeulemeester