«C’est la faute à l’euro!» se lamentent les Européens, qui le rendent responsable de la valse des étiquettes.
Il est vrai que, entre novembre 2000 et mars 2002, le prix du panier de la ménagère a bondi de 10% en France. Cela dit, la tendance a été constatée dans l’ensemble des pays ayant adopté la monnaie commune. La faute aux producteurs et aux distributeurs, qui avaient anticipé les hausses, comme le relevait à l’époque le magazine 60 millions de consommateurs. En fait, les années suivantes, l’inflation a tutoyé les 2%, contre 3,5% en moyenne dans les années 1990, quand l’euro n’existait pas.
Le hic, c’est que les prix des matières premières ont pris l’ascenseur juste après, sans hausse correspondante des salaires. Le pouvoir d’achat s’est donc effrité. L’euro n’y est pour rien, au contraire: son appréciation a permis de faire baisser un peu la facture des importations (il valait 0.8 dollar en octobre 2000, contre 1.32 environ aujourd’hui), en même temps qu’elle a gonflé le portefeuille des Européens qui voyagent à l’étranger.
Pour leur part, les Suisses sont rassurés: nos voisins, profitant d’une monnaie forte, dépensent leur argent dans notre pays, le passage à l’euro n’a pas déstabilisé le franc, et plusieurs devises ne sont plus nécessaires pour partir en vacances. Merci, l’euro.
Massimo Oberti