«Je ne vois presque rien!»

La dégénérescence maculaire liée à l’âge affecte une personne sur quatre dès 75 ans. S’il n’est pour l’heure pas possible d’en guérir, son évolution vers la cécité peut être ralentie.

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Absurdité administrative! La situation est des plus absurdes: l’Avastin, un médicament initialement conçu pour lutter contre le cancer du côlon, a fait ses preuves pratiques dans le traitement de la forme humide de DMLA. Or, au lieu de le faire homologuer pour les traitements ophtalmiques, Genentech – géant pharmaceutique américain – a mis sur le marché le Lucentis, un produit dont la forme est certes plus adaptée aux injections, mais dont le prix est… 20 fois plus élevé!A l’heure actuelle, seul le Lucentis a obtenu l’homologation de Swissmedic. Les caisses maladie sont donc obligées de le prendre en charge, malgré les coûts supplémentaires qu’il induit.Quelques médecins et pharmaciens sont montés aux barricades, mais sans succès. A l’exception des hôpitaux publics, tenus de suivre les recommandations de la Confédération, certains ophtalmologues continuent à prescrire l’Avastin et collaborent avec des pharmaciens qui préparent les doses à injecter.Seul obstacle à cette parade: la prise en charge du traitement par les caisses maladie. Pour l’heure, si Assura joue ouvertement le jeu, elles sont plusieurs à réclamer l’homologation de l’Avastin.Seulement voilà… Le dossier est depuis une année entre les mains de l’Office fédéral de la santé publique, qui attend les conclusions d’études scientifiques probantes. Or, les intérêts de l’industrie et des patients (via les assureurs) divergent tellement que le dossier ne peut que stagner...

Bon à Savoir 02-2009

05.03.2009

Dernière mise à jour:
05.02.2023

Zeynep Ersan Berdoz

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de malvoyance chez les seniors: à partir de 75 ans, une personne sur quatre en est atteinte à des degrés divers. Cette altération de la vision, due à la dégradation de la macula (petite zone située à l’arrière de l’œil, là où l’acuité visuelle est maximale), entraîne une perte progressive de la vision centrale. La maladie se traduit par une gêne visuelle peu perceptible au stade précoce. Dan...

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Les symptômes

La DMLA étant la première cause de cécité dans les pays industrialisés, il est important d’établir un diagnostic précoce afin de mettre en place un traitement adapté et d’éviter une cécité irréversible (lire l’encadré).

C’est pourquoi, les ophtalmologues recommandent aux personnes âgées de 50 ans et plus, sans symptômes, d’effectuer un contrôle de la vision tous les trois ans. Cependant, en cas de signes inquiétants comme des taches obscures fixes dans le champ visuel, ou une déformation des lignes (voir grille ci-dessous), une consultation ophtalmologique devient urgente. Des difficultés d’adaptation lors de variation d’éclairage sont beaucoup moins préoccupantes, mais peuvent être le signe d’une forme précoce de la DMLA.

L’âge est le principal facteur de risque, mais plusieurs facteurs génétiques jouent également un rôle. Si la maladie touche un peu plus souvent les femmes, fumer multiplie les risques au moins par deux. Certaines études pointent du doigt l’hypertension, l’obésité ou une alimentation trop grasse, mais sans trop de certitudes.

Zeynep Ersan Berdoz

Absurdité administrative!

La situation est des plus absurdes: l’Avastin, un médicament initialement conçu pour lutter contre le cancer du côlon, a fait ses preuves pratiques dans le traitement de la forme humide de DMLA. Or, au lieu de le faire homologuer pour les traitements ophtalmiques, Genentech – géant pharmaceutique américain – a mis sur le marché le Lucentis, un produit dont la forme est certes plus adaptée aux injections, mais dont le prix est… 20 fois plus élevé!

A l’heure actuelle, seul le Lucentis a obtenu l’homologation de Swissmedic. Les caisses maladie sont donc obligées de le prendre en charge, malgré les coûts supplémentaires qu’il induit.

Quelques médecins et pharmaciens sont montés aux barricades, mais sans succès. A l’exception des hôpitaux publics, tenus de suivre les recommandations de la Confédération, certains ophtalmologues continuent à prescrire l’Avastin et collaborent avec des pharmaciens qui préparent les doses à injecter.

Seul obstacle à cette parade: la prise en charge du traitement par les caisses maladie. Pour l’heure, si Assura joue ouvertement le jeu, elles sont plusieurs à réclamer l’homologation de l’Avastin.

Seulement voilà… Le dossier est depuis une année entre les mains de l’Office fédéral de la santé publique, qui attend les conclusions d’études scientifiques probantes. Or, les intérêts de l’industrie et des patients (via les assureurs) divergent tellement que le dossier ne peut que stagner...