Internet est entré dans les mœurs. Selon une étude récente, plus de 70% des ménages suisses s’y connectent chaque jour depuis leur domicile, la plupart au moyen d’une ligne à haut débit. L’industrie du jeu vidéo a rapidement saisi le potentiel immense du commerce électronique, qui grignote peu à peu du terrain sur les ventes traditionnelles en magasin.
En développant une économie parallèle fondée sur un système d’abonnement et de vente d’objets virtuels, les jeux en ligne massivement multijoueurs ont largement donné le ton. Les micropaiements, du nom de ces transactions électroniques de faible valeur unitaire, ont depuis fait des émules. Ils sont même à la base de jeux présentés comme gratuits (free to play), mais poussant sans cesse le joueur à l’achat. Dans le même ordre d’idée, de nombreux portails internet offrent un accès gratuit limité à une sélection de petits jeux addictifs, dans le but de fidéliser de futurs bons payeurs. Quant aux logiciels achetés en grande surface, ils n’échappent pas à la tendance: un nouveau circuit pour son jeu de course, un nouveau personnage pour son jeu de combat, un costume flambant neuf pour son héros préféré? C’est possible, mais à condition – la plupart du temps – de passer à la caisse.
Pour vendre aux joueurs des abonnements, des crédits ou de la monnaie virtuelle, les fournisseurs de services ont dû mettre en place des systèmes de paiement particulièrement adaptés aux petites sommes. Moins coûteux qu’une carte de crédit, ils présentent surtout l’avantage d’être sûrs, simples d’emploi, anonymes et accessibles aux moins de 18 ans, une catégorie d’âge friande de multimédia.
La carte de crédit
Qu’elle soit estampillée MasterCard, American Express ou Visa/Electron, la carte de crédit garde pour l’instant l’avantage du nombre, malgré la réticence des utilisateurs à en faire usage sur internet. Il convient dans tous les cas de ne divulguer son code qu’à des fournisseurs reconnus, de s’assurer que le site est sécurisé (adresse commençant par «https» et logo en forme de clé ou de cadenas) et d’équiper son ordinateur d’un antivirus et d’un pare-feu.
Cartes prépayées
D’abord téléphoniques, les cartes prépayées ont récemment connu un développement fulgurant. Certaines d’entre elles, commercialisées par Apple (son Apple Store est de plus en plus fourni en jeux vidéo), les fabricants de consoles de jeux (Microsoft, Nintendo et Sony) ou certains éditeurs de jeux très populaires (Aion, World of Warcraft, etc.), sont en vente dans les magasins spécialisés. Les kiosques proposent également les cartes des fournisseurs généralistes (Neosurf, TicketSurf, etc.), qui permettent de faire des achats sur de nombreux sites internet. Toutes se présentent sous la forme d’une carte à gratter ou d’un code imprimé sur un ticket de caisse. Le crédit attribué, qui varie généralement de 20 à 100 fr., est ensuite débité jusqu’à épuisement.
PayPal
De plus en plus populaire, ce porte-monnaie électronique permet d’effectuer des paiements sur internet sans dévoiler ses données financières au vendeur. L’inscription à PayPal peut aussi se faire par voie postale. Une adresse électronique et un mot de passe suffisent ensuite pour procéder aux achats.
SMS/appel surtaxé
La méthode consiste à envoyer un message ou à composer un numéro surtaxé, en échange d’un code à reporter sur le site pour terminer la transaction.
Frank-Olivier Baechler
La prudence est de mise
Afin d’éviter les dépenses excessives de leurs enfants, les parents peuvent prendre quelques mesures simples.
- Sensibiliser leur progéniture et surveiller leurs dépenses.
- Garder pour eux le code de leur carte de crédit et leurs identifiants
PayPal, en évitant de mémoriser ces données sur l’ordinateur familial. - Bloquer, si besoin est, les services surtaxés – appels ou SMS à valeur ajoutée – sur le téléphone portable de leurs enfants.
- S’opposer au paiement de sommes litigieuses contractées par un mineur.