Depuis l’Antiquité, on a attribué à la bière
des vertus médicinales. Grands consommateurs de cette boisson, les Egyptiens l’utilisaient aussi pour soigner des affections dermatologiques. Hippocrate préconisait son emploi pour stimuler le travail des reins et pour faire tomber la fièvre. Et au Moyen Age, on attribuait au houblon, une des composantes de la bière, un effet calmant. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Protection
La bière, comme tous les alcools, est un aliment à double effet: bénéfique lorsque sa consommation est modérée, néfaste lorsqu’elle est élevée.
L’Association Suisse pour l’Alimentation ne relevait-elle pas dans son journal (janvier 2001) que sept études à long terme, portant sur plus d’un million de personnes, sont toutes arrivées au même constat: une consommation modérée d’alcool abaisse de 25 à 45% le risque d’un infarctus cardiaque. L’alcool en effet, qu’il provienne de la bière ou de toute autre boisson alcoolisée, protège doublement, puisque:
• il augmente le taux de bon cholestérol tout en diminuant la part du mauvais cholestérol;
• il réduit le risque de formation de caillots sanguins (thrombose).
Et la bière a encore un autre atout dans ses bulles: sa teneur en vitamines B (notamment la vitamine B9) constitue un facteur supplémentaire de protection contre les maladies du coeur.
Pas d’abus!
Mais attention, pour que l’alcool puisse dispenser ses effets protecteurs, sa consommation ne doit pas dépasser 20 g par jour, et 10 g seulement pour les femmes qui métabolisent l’alcool plus lentement.
Or, 10 g d’alcool sont apportés par:
• 2,5 dl de bière à 5°;
• 1 dl de vin blanc ou rouge
• à 12°;
• 1 flûte de champagne;
• 2,5 cl de whisky ou d’eau de vie (cognac, grappa, etc.).
Que l’on dépasse ces limites et les risques pour la santé deviennent sérieux: hypertension, insuffisance cardiaque, cirrhose du foie, augmentation des risques d’apparition de différents cancers (bouche, oesophage, côlon, sein), etc.
Prise de poids
Sans parler de la prise de poids: un verre de bière de 2,5 dl apporte déjà 120 kcal et l’alcool favorise le stockage des matières grasses, donc la formation des bourrelets de graisse. Ou encore du risque – bien réel – de la dépendance à l’alcool. Ou enfin des accidents de la route dus à la conduite en état d’ébriété!
Rappelons également que si la bière désaltère agréablement, cet effet reste passager. Comme toute boisson alcoolisée, elle augmente la déshydratation du corps par son action diurétique. En clair, le corps élimine plus de liquide qu’il n’en a absorbé.
Et que ceux qui n’apprécient ni la bière ni l’alcool se rassurent: fruits et légumes contiennent encore plus d’éléments protecteurs. Pour eux, il n’existe aucune restriction!
Doris Favre