Les produits structurés sont complexes. Et risqués, comme en atteste l’exemple de la Banque Lehman Brothers, qui en avait vendu à tire-larigot avant de couler en 2008. L’investisseur doit donc se méfier de ces véhicules de placement que seuls les spécialistes comprennent vraiment et qui, de surcroît, ne sont pas assez transparents, selon Martin Wallmeier, professeur à l’Université de Fribourg.
Dans une revue spécialisée, il explique en effet que les prospectus et les documents marketing des produits structurés se concentrent un peu trop sur la perspective de rendement maximal et pas assez sur la probabilité de l’atteindre... Pour aider l’investisseur à faire son choix, Martin Wallmeier propose, notamment, de représenter le risque sous forme d’un dé, le même que celui utilisé dans les jeux de société!
L’idée est qu’un gérant présente à son client un schéma avec les six faces d’un dé, une par probabilité de gain ou de perte. Par exemple, avec un «reverse convertible» (une action qui peut être transformée en obligation), l’investisseur va concrètement se rendre compte que, en lançant son dé, il a, en moyenne et sur un an, trois chances sur six d’empocher un gain de 12,9% (s’il tombe sur les faces 4, 5 et 6) et une de récolter 12,4% (face 3) (voir image ci-contre). Mais, s’il tombe sur la face 2, il va perdre, durant ce même laps de temps, 1,2% de son investissement et même 18,5% avec la face 1! Qui a dit que la Bourse n’était pas un jeu de hasard?
Nicolas Zeitoun