Chat échaudé craignant l’eau froide, de nombreux particuliers se tiennent éloignés des marchés boursiers depuis leur méchante chute en 2007. Même si les cours ont entamé leur remontée en mars 2009 déjà, la situation était très instable l’été dernier encore. Depuis, au fil des mois, une embellie réelle semblait se confirmer. Nous avons demandé, les 12 et 13 février, l’avis de quatre spécialistes sur la situation actuelle.
Leurs analyses présentent de remarquables similitudes: oui, le marché est haussier et le moment est propice pour acheter. Une petite correction étant possible à court terme, il peut être intéressant d’attendre un poil pour garnir son portefeuille de valeurs cycliques à bon compte, mais on peut aussi porter son dévolu sans attendre sur des valeurs défensives qui ont du potentiel. Extraits de leurs points de vue.
Le marché est-il haussier?
Guy Charlet,
analyste et gérant de fonds chez Piguet Galland
Clairement. Depuis juin 2012, l’indice SMI, par exemple, est passé de 5700 à 7500 points, soit une augmentation de 32%. Le marché est un peu suracheté et il pourrait y avoir, à court terme, une petite correction de moins de 10% qui ne devrait toutefois pas remettre en question le rallye haussier.
Sebastian Paris-Horitz,
chef de la stratégie marchés chez HSBC
Oui, 2013 est une année d’embellie. Il y a un réajustement des portefeuilles avec une recherche de rendement. Nous croyons que le marché sera plus haut d’ici à la fin de l’année. Les risques ne sont pas complètement effacés, mais sont de moins en moins grands.
Philippe Rezzonico,
stratégiste chez Blue Lake Advisors
Nous sommes positifs sur les actions. Nous considérons que les banques centrales seront là pour soutenir l’économie et injecter des liquidités. On peut aussi envisager une petite correction, ce qui est normal. Tout le monde en parle, mais nous ne nous attendons pas à une grosse baisse.
François Savary,
directeur des investissements au Groupe REYL
A notre avis, il est haussier. Les risques ont notablement décru depuis l’été dernier, notamment ceux d’une implosion de la zone euro. Les doutes sur la Chine et les USA ont été infirmés. De plus, les banques centrales injectent beaucoup de liquidités et il y a de très faibles probabilités qu’elles changent de politique à court terme.
Faut-il acheter maintenant?
François Savary
Pour les titres cycliques, on peut attendre une consolidation. Et n’achetez pas si vous avez besoin de votre argent dans les six prochains mois. Il faut partir sur un objectif de 18 à 24 mois.
Philippe Rezzonico
Le trend à 12 mois est haussier. Il peut être intéressant, pour le petit investisseur, de patienter un peu et d’attendre une correction de 5 à 10% pour acheter à bon compte.
Sebastian Paris-Horitz
Oui, le marché des actions est actuellement à des prix très raisonnables. On peut rechercher du rendement en allant graduellement vers des actifs plus risqués, mais il ne faut pas se précipiter.
Guy Charlet
On peut attendre une correction (avec le risque qu’elle ne vienne pas tout de suite) ou entrer maintenant. Dans ce cas, on privilégiera des actions défensives, qui sont moins sensibles aux baisses et on pourra rajouter des cycliques en fin de correction.
Quels titres acheter?
Sebastian Paris-Horitz
Les petits porteurs qui préfèrent la sécurité et un investissement à long terme peuvent se diriger vers les grands groupes proposant des dividendes. Les entreprises de pays développés très exposées aux marchés émergents sont enfin intéressantes.
Guy Charlet
Sur le marché suisse, parmi les défensives, Nestlé, Novartis et Roche nous paraissent avoir du potentiel. Parmi les cycliques, ABB est un titre très intéressant, directement en relation avec le développement des marchés émergents, qui a peu progressé en 2012.
Philippe Rezzonico
Quelques recommandations: en Suisse, Adecco, Swatch, Holcim. En Europe, EADS, Axa, LVMH. Aux USA, Google, Dow Chemical, Lennar, Starbucks.
François Savary
On peut acheter sans attendre des valeurs comme Nestlé, Novartis et Roche qui délivrent des dividendes et ont un potentiel de croissance, puis attendre une correction pour les valeurs plus cycliques.
Sébastien Sautebin