Tomber malade ou avoir un accident à l’étranger, c’est le cauchemar des voyageurs. Après avoir trouvé un Service d’urgence et décrit son problème en anglais, il faudra parfois mettre la main au porte-monnaie. L’assurance maladie et accidents ne couvre, de loin, pas tout et la facture risque d’être lourde s’il faut être soigné sur place, rentrer plus tôt ou être rapatrié.
Plusieurs polices sont susceptibles d’intervenir pour couvrir les frais dans un tel cas: l’assurance maladie de base, l’assurance accident, les éventuelles assurances maladie complémentaires modulaires et l’assurance voyage. Ce patchwork implique de passer en revue toutes ses polices d’assurance et de vérifier qu’elles suffiront: il s’agit de repérer les lacunes, tout en évitant d’assurer trois fois le même risque.
Soins remboursés en Europe
L’assurance maladie de base rembourse les soins dans les pays de l’UE, de l’AELE (Islande, Norvège, Liechtenstein) et au Royaume-Uni, mais pas les frais de sauvetage et de rapatriement. Dans les autres pays, elle octroie un montant équivalent au double de la prise en charge dans le canton de domicile. Les frais de transport sont assumés jusqu’à 500 fr., ce qui est souvent insuffisant s’il faut payer des taxis ou une ambulance sur place.
Cette couverture risque de ne pas assurer tous les frais si on dépasse les frontières européennes. Les soins sont ainsi particulièrement coûteux au Japon, en Australie, au Canada ou aux Etats-Unis.
Si on a conclu une complémentaire de soins (lunettes, médecine alternative, prévention), elle peut inclure un module pour les voyages et ce, pendant toute l’année. Certaines compagnies assument ainsi les frais médicaux dans le monde entier et prennent aussi en charge, si c’est nécessaire, un éventuel rapatriement. C’est le cas notamment des polices CSS Flex, Helsana Top, KPT Assurance des soins Plus, ÖKK Start ou Atupri Basic. Groupe Mutuel réserve cette couverture à l’assurance Mundo, Assura à la police Mondia. Avant de partir, il faut vérifier le niveau de prestations inclus dans son assurance.
Couverture ponctuelle
En l’absence de complémentaire, on peut conclure une assurance ponctuelle pour la durée du voyage. Nous avons recensé les offres pour un voyage de deux semaines (voir tableau). Les tarifs varient entre 22 fr. et 40 fr. pour un adulte, entre 44 fr. et 100 fr. pour une famille de quatre personnes. Cette option est avantageuse, mais elle ne couvre pas les annulations.
Assura réserve cette police a ses assurés et Visana la leur offre gratuitement s’ils ont déjà conclu une assurance complémentaire chez elle. A noter que une prime élevée ne veut pas dire qu’on sera mieux couvert: les polices les plus chères plafonnent leurs prestations. En queue de peloton, Swica limite ainsi ses largesses à 150 000 fr. par personne et par famille et ÖKK, à 250 000 fr. par personne et à 500 000 fr. par famille.
Annulation et assistance sur place
Les assurances de soins ne remboursent pas les coûts liés à un retour anticipé ou à l’annulation du voyage à cause d’un pépin de santé. Pour rentrer dans ses frais, il faudra encore conclure une assurance annulation (voir tableau ci-contre). On estime que, à partir de deux voyages par an, il est préférable de conclure une police annuelle plutôt que de cocher (et de payer) une assurance annulation à chaque réservation. Cette précaution est particulièrement indiquée pour les familles et les voyages à forfait coûteux.
Ces polices remboursent les frais d’annulation avant le départ, le sauvetage et l’assistance sur place ainsi que les frais consécutifs à une maladie ou un accident. Leurs prix varient entre 96.40 fr. et 195 fr. pour un adulte, entre 156.80 fr. et 299 fr. pour une famille, avec des rabais pour les jeunes pigeons voyageurs de moins de 26 ans.
ACS et TCS incluent une protection juridique dans leurs prestations, le TCS prévoyant aussi une assistance en cas de panne à l’étranger. A noter qu’avec le TCS ou l’ATE, il faudra payer la cotisation de membre en plus du livret ETI pour le premier et du Carnet d’entraide pour la seconde.
Certaines cartes de crédit incluent une assurance annulation dans leurs conditions générales, à condition que le voyage ait été réglé par ce biais. Cette option est intéressante si les soins sur place sont couverts par un autre biais. Ne pas oublier, enfin, d’enregistrer les numéros d’urgence sur son téléphone: il faut, en effet, appeler la compagnie avant d’engager des frais sur place.
Claire Houriet Rime / Kevin Gertsch