Attendue depuis de nombreuses années, la TV haute définition (HD) fait enfin partie de notre présent. Cette mutation a expédié à la casse des anciens téléviseurs enco-re parfaitement fonctionnels, mais technologiquement dépassés. Une véritable aubaine économique pour les fabricants qui ont pu booster leurs ventes. Dès lors, on comprend mieux leur motivation à apporter en permanence des innovations techniques à leurs produits. Les écrans OLED (lire encadré) ou 4K en sont la parfaite illustration.
Le contenu ne suit pas
Ainsi, après la SD, la HD, la Full HD et la 3D, c’est l’ultrahaute définition (UHD) – également appelée 4K – qui tente d’inciter les consommateurs à changer d’appareil. La norme 4K correspond à une résolution d’image de 4096 x 2160 pixels, mais les fabricants utilisent ce terme pour des écrans de 3840 x 2160 pixels. Ce qu’on peut dire, c’est qu’une image en 4K est quatre fois plus fine que celle d’un téléviseur Full HD (1920 x 1080) et neuf fois plus qu’un HD Ready.
La 4K permet certes de fabriquer des très grands écrans tout en conservant une bonne qualité d’image. Mais c’est une technologie qui a de l’avance sur son temps. Primo, les chaînes de télévision ne diffusent pas leur programme à une telle résolution. Secundo, les lecteurs Blu-ray 4K ne sont pas encore disponibles. Et tertio, le streaming en 4K exige une bande passante considérable.
Ce n’est pas pour demain
Par conséquent, les écrans ultrahaute définition perdent de leur intérêt. La situation va certainement évoluer, mais toute prévision est encore hypothétique. Si l’on compare avec le temps qui a été nécessaire à la HD pour se mettre en place, ce n’est pas demain que le journal télévisé sera diffusé en UHD…
Pour pallier le manque de contenu 4K, les constructeurs ont doté leurs appareils d’un système qui permet au téléviseur de fabriquer de l’UHD à partir d’images HD. Cette méthode est appelée «upscaling». Et le pire, c’est que certains modèles d’entrée de gamme ne savent faire que ça! Le jour où du contenu 4K sera disponible, ils seront totalement incapables de le diffuser. D’où l’importance de bien se renseigner au moment de l’achat.
Impact sur la consommation
En améliorant sans cesse la résolution des écrans, les constucteurs incitent les consommateurs à opter pour des dalles toujours plus grandes. On constate d’ailleurs que leur taille standard n’a pas cessé d’augmenter. Alors qu’une diagonale de 82 cm paraissait confortable dans les années 1990, une TV de 117 cm est aujourd’hui banale. Cette tendance n’est évidemment pas sans conséquences sur la consommation électrique des appareils.
Il est vrai que l’efficacité énergétique des téléviseurs a bien progressé au cours des dernières décennies. A taille égale, un écran plat actuel grille environ trois fois moins de courant qu’un bon vieux tube cathodique. Mais, avec l’UHD, c’est une autre histoire: une TV 4K de 140 cm de classe A consomme autant qu’un tube cathodique de 82 cm. Certes, le confort n’est pas comparable, mais l’énergie nécessaire est la même.
Christophe Inaebnit
EN DÉTAIL
OLED ou le noir plus noir
Les écrans LCD traditionnels sont composés de cristaux liquides. Comme ces derniers ne réussisent pas à obturer complètement la lumière produite par le rétroéclairage, le noir n’est jamais vraiment noir. En plein développement, la technologie OLED (pour «diode électroluminescente organique») fait nettement mieux dans ce domaine. Grâce aux nombreuses cellules électroluminescentes (trois ou quatre par pixel), elle ne produit de la lumière que pour afficher une couleur. C’est pourquoi le contraste et la qualité des couleurs d’une TV OLED ont un bien meilleur rendu.
Comme la réactivité de l’écran est, elle aussi, supérieure – d’un facteur 20 –, les images d’objets en mouvement sont nettement plus fluides. L’absence de rétroéclairage permet également de fabriquer des téléviseurs plus minces et les matériaux qui les composent débouchent sur des écrans souples. Actuellement, cette technologie est encore très chère, ce qui explique pourquoi si peu de constructeurs la proposent.