C’est en 1851 que Isaac Merritt Singer a breveté une machine à coudre à usage domestique en apportant plusieurs améliorations à un engin inventé quelques années plus tôt par Barthélémy Timonnier. A cette occasion, il créa l’entreprise qui porte son nom et est devenue l’une des marques de machine à coudre les plus connues de par le monde.
Il est indéniable que cette invention a permis de bouleverser la couture. En comparaison des 25 à 50 points à la minute d’un travail réalisé à la main, les 800 points par minute d’une bonne machine permettent d’augmenter la productivité par trente. D’autant que, dans les années 1940, le système d’entraînement manuel ou par pédalier a été remplacé par un moteur.
De l’ère mécanique à l’informatique
Durant la première moitié du XXe siècle, de nombreuses marques ont produit des machines à coudre familiales de qualité. Elles étaient robustes, durables et réparables. Parmi les ténors, on trouve des marques suisses, telles que Bernina ou Elna.
Si les premiers dispositifs se contentaient de proposer des points droits ou en zigzag, ils sont désormais capables de produire des motifs de broderie. Ces fonctions, qui étaient réalisées à l’aide de processus mécaniques et de cames rotatives, ont montré leurs limites et ont été remplacées par des systèmes électroniques. On peut ainsi broder des motifs complexes à l’envi. Mais ces évolutions ont péjoré la durabilité et la solidité des engins.
Aujourd’hui, le marché propose un choix étendu de machines à coudre domestiques. Avec une gamme de prix qui va d’une centaine de francs à plus de 8000 fr., le consommateur n’a que l’embarras du choix. Mais, si l’on désire faire durer son achat, il est indispensable de connaître l’utilisation que l’on compte en faire.
➛ L’entrée de gamme
Pour quelques centaines de francs, (voire moins de 100 fr.), on trouve des modèles mécaniques dotés des fonctions de base, telles que le zigzag et quelques points de broderie. Leur conception est généralement peu robuste et convient aux utilisations occasionnelles: retouches, réparation d’habits ou confection de rideaux légers. Mais, pour des travaux sur des tissus plus lourds et plus épais, la machine peut se désynchroniser, voire endommager des éléments. Car, hormis un prix attractif, les performances, la solidité et la réparabilité de ces engins restent très modestes.
➛ La gamme intermédiaire
Pour un budget oscillant entre 1000 fr. et 2000 fr., les fabricants réputés proposent des modèles mécaniques ou électroniques destinés à un usage plus intensif. On peut ainsi réaliser des travaux plus sophistiqués et aborder une plus grande variété de tissus. Construites sur la base d’éléments plus résistants, ces machines présentent une durabilité meilleure, tout en étant réparables. Mieux vaut toutefois se renseigner sur la disponibilité des pièces de rechange, sachant que certaines marques n’en proposent pas en Suisse.
➛ Le haut de gamme
Il s’agit de modèles informatisés et nettement plus onéreux (dès 2000 fr.). Leur achat se justifie pour une utilisation créative et intensive. Ils permettent une variété de points et de motifs de broderie quasi infinis s’ils sont couplés à un ordinateur. De par leur complexité et leurs composants électroniques, les réparations peuvent coûter cher. Et leur durée de vie dépend bien souvent de la politique des fabricants en matière de pièces de rechange.
Notons encore que l’achat d’une ancienne machine d’occasion peut être une excellente alternative aux produits d’entrée de gamme peu robustes. Pour quelques centaines de francs, on trouve notamment d’anciennes Bernina, Elna ou Pfaff qui sont performantes et quasi increvables selon les modèles. Mais avant de se lancer dans un telle aventure, il est important de se renseigner auprès d’un spécialiste pour savoir si d’éventuelles réparations (disponibilité des pièces, etc.) sont possibles.
Christophe Inaebnit*
* PARTENARIAT: La Bonne Combine– Réparations en tous genres, Prilly (VD)
labonnecombine.ch
Des soins peu intensifs
L’entretien d’une machine à coudre n’est pas très exigeant.
Il faut néanmoins penser à fréquemment dépoussiérer la boîte à canettes, le crochet et son compartiment à l’aide d’un pinceau. A intervalles réguliers, il est important aussi de lubrifier le système de crochet en utilisant de l’huile pour machine à coudre exclusivement. Occasionnellement, il est conseillé de graisser également la mécanique en suivant les consignes du manuel d’utilisation. Lors du remplacement de l’aiguille, il s’agit de bien respecter son positionnement et la tension du fil supérieur pour que les nœuds se fassent au centre du tissu.