La guerre des petits boutons se gagne sans Roaccutane

Vite se débarrasser des boutons disgracieux en avalant du Roaccutane, c’est le désir de bien des adolescents. Pourtant, il existe des méthodes nettement moins dangereuses.

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Soigner l’acné modérée

Bon à Savoir 12-1998

09.12.1998

Dernière mise à jour:
17.03.2023

Ellen Weigand

Se débarrasser de l’acné du jour au lendemain, voilà le rêve de plus d’un adolescent. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux demande à leur médecin d’être soignés au Roaccutane. A priori non sans raison: avec un tel traitement, dans neuf cas d’acné juvénile sur dix, les gros boutons disparaissent presque complètement. Et sans laisser la moindre cicatrice. De plus, quatre patients sur cinq sont guéris une fois pour toutes.

Un résultat inégalé par d’aut...

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Un résultat inégalé par d’autres médicaments. Si bien que pour l’acné très sévère, le Roaccutane est souvent considéré comme l’unique solution. Pourtant, ce médicament comporte d’importants risques pour la santé, tant pour les adolescents que pour les adultes.

Effets secondaires

Pris avant et pendant une grossesse, le Roaccutane peut provoquer de graves séquelles et déformations du fœtus, comparables à celles provoquées par la tristement célèbre thalidomide. C’est pourquoi il n’est prescrit qu’aux femmes qui prennent la pilule.
Il dessèche la peau, peut induire des irritations oculaires, des douleurs musculaires et articulaires et causer la chute des cheveux.
On le soupçonne aussi fortement de provoquer des crises dépressives et psychotiques.
Seul constat légèrement rassurant: tous les effets indésirables disparaissent à l’arrêt du traitement.

On comprend mieux pourquoi Günter Burg, professeur de dermatologie zurichois, conseille de prescrire cette substance avec la plus grande circonspection, en la réservant aux seuls cas d’acné très graves et en ne l’administrant qu’à faibles doses.
Son confrère Stephan Lautenschlager va plus loin encore. Il estime en effet que le Roaccutane illustre parfaitement une certaine course à la beauté qui règne en cette fin de siècle: «Il existe de moins en moins de patients prêts à soigner leur peau lentement, mais sûrement», déplore-t-il amèrement.

Soins au quotidien

En procédant à des soins réguliers de la peau, les jeunes peuvent se passer de médicaments agressifs, voire dangereux. Il suffit de respecter quelques points:

Ne pas se laver trop souvent, et le faire avec un savon ou une lotion affichant un pH de 5,5.
Renoncer aux crèmes et maquillages gras. La graisse influe sur la façon dont les cellules superficielles de la peau kératinisent (s’infiltrent de kératine, une protéine) et peut ainsi provoquer des poussées d’acné.
Les rayons du soleil, auxquels on s’exposera avec mesure, soulagent l’acné, mais pas les U.V. des solariums.
Les séances presse-boutons sont fortement déconseillées: danger de cicatrices profondes. En plus, on risque d’enfoncer l’impureté dans l’épiderme et de provoquer une inflammation encore plus aiguë. Si vous ne pouvez toutefois vous en empêcher, n’ôtez que les comédons ouverts, dont le centre est noir (contrairement aux fermés, blancs). Procédez ainsi: ouvrir les pores par un bain de vapeur/un masque de beauté, puis écarter l’endroit avec quatre doigts. Utiliser un mouchoir en papier pour presser l’impureté. Désinfecter.
Lors de tendance à l’acné, éviter les vitamines en pilules/effervescentes contenant beaucoup de vitamine B.
Ne pas trop attendre des soins esthétiques: votre peau se portera bien mieux après un soin du visage, mais pendant une courte durée seulement. L’essentiel est de soigner sa peau au quotidien.

Conseils pratiques

Soigner l’acné modérée

En cas d’acné modérée, on peut recourir, en plus des soins habituels, à des exfoliants doux. Eviter les peelings, trop agressifs. Selon le type de peau, ils s’appliquent une à deux fois par jour. Ils peuvent provoquer une poussée d’acné passagère, qui disparaîtra après quelques semaines sans laisser de traces.
Les exfoliants actuels contiennent diverses substances dont la plus efficace est le peroxyde de benzoyle, qui empêche la formation de comédons.
Si les exfoliants irritent trop votre peau, appliquez, après discussion avec votre médecin, un antibiotique local (solution ou gel). N’utilisez pas d’acide salicylique, de soufre et/ou de l’ichtyole, autrefois très utilisés, mais efficaces en cas d’acné légère seulement. Et si aucune de ces tentatives n’a porté ses fruits après trois mois, consultez votre médecin.
Si vous souffrez d’une forte acné, votre médecin peut vous prescrire un médicament plus fort, sous forme de pilules, contenant probablement des antibiotiques ou des hormones. Ou du Roaccutane, qui présente cependant de graves risques pour la santé (lire ci-dessus). Si un médecin veut vous faire prendre cette substance, demandez-lui d’abord si un remède plus doux ne ferait pas l’affaire.

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