Lâcher son véhicule devant l’entrée de l’aéroport sans avoir à se préoccuper du stationnement jusqu’à son retour de voyage? La recette des valets parkings séduit de nombreux utilisateurs de l’aéroport de Genève depuis une bonne décennie. L’offre a suivi le mouvement: une simple recherche sur internet montre que le nombre de sociétés de voituriers a explosé au cours des dernières années. Au grand dam de l’aéroport de Genève qui a mis un frein à cette concurrence sauvage qui s’activait sur son site.
Fonctionnement revu
Si le Tribunal fédéral (TF) a confirmé, en novembre 2016, que l’aéroport était en droit d’interdire l’activité des ces sociétés sur son site, ce n’est pas pour autant qu’elles ont disparu. Elles ont simplement dû revoir leur fonctionnement pour exercer leurs activités en dehors de la zone aéroportuaire. Conséquences: la plupart des voituriers donnent rendez-vous à leurs clients ailleurs et leur assurent un service de navette jusqu’à Cointrin.
Deux entités font exception à la règle depuis le 1er septembre 2017: Easy Park et Valet Parking Amag. L’aéroport de Genève leur a octroyé une concession officielle à la suite d’un appel d’offres. Ces deux sociétés sont donc habilitées à exercer leurs activités sur le site de l’aéroport auquel elles reversent une part de leurs bénéfices.
Des prix qui font le yoyo
En partenariat avec l’émission On en parle (RTS – La Première), nous avons décidé d’examiner les prix pratiqués par quinze sociétés actives à Genève. Au final, notre comparatif n’en comprend que quatorze, l’une d’elles ayant fermé boutique entre-temps. Et ce n’est pas la seule surprise que nous a réservé cette enquête: en l’espace de trois semaines, pas moins de trois sociétés ont modifié leurs tarifs! Cette série d’événements amène un premier constat: le secteur est saturé par la concurrence et chahuté par la décision du TF.
Le désordre ambiant se retrouve dans la jungle des tarifs. Primo, les prestataires ont des unités de mesure différentes. D’aucuns facturent la journée par tranche de 24 heures, alors que d’autres se basent sur le nombre de jours entamés. Ainsi, le client qui part en week-end en déposant sa voiture le vendredi soir à 19 heures pour la récupérer le dimanche à 17 heures recevra un décompte de deux jours chez certains et de trois chez d’autres. Or, pour le savoir, une simulation en ligne est incontournable.
C’est l’exercice auquel nous nous sommes pliés en parcourant les sites des quatorze prestataires retenus. Nous avons opté pour trois scénarios qui correspondent à un jour de voyage, à un week-end et à une semaine de vacances. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que les résultats sont très surprenants. Entre les extrêmes, la facture est pratiquement multipliée par trois!
Services officiels très chers
Les deux voituriers officiels sont de loin les plus chers du lot. Pour un week-end, Valet Parking Amag réclame 86.10 fr., alors qu’Easy Park ponctionne entre 80 fr. et 90 fr. selon la saison. En comparaison, GVA Park et son option «Self Parking» revient à 21.28 fr., mais il faudra se parquer à plus de 5 km de l’aéroport et prendre une navette. Même constat pour celles et ceux qui partent en vacances pour une semaine: la note se montera à 211.45 fr. chez Valet Parking Amag et entre 155 fr. et 170 fr. chez Easy Park contre 78.30 fr. seulement au «Self Parking» de GVA Park.
Les deux services officiels offrent néanmoins un confort auquel ses concurrents ne peuvent prétendre. Il suffit au client de garer sa voiture au parking de l’aéroport et de remettre ses clés au guichet du voiturier. Avec les autres prestataires, le voyageur perd incontestablement du temps puisqu’il doit déposer son bolide ailleurs avant d’être transporté en navette à Cointrin, idem au retour. C’est plus lent et plus fastidieux, mais le gain financier est important.
Et les simples parkings dans tout ça?
Lorsqu’ils ont commencé à se populariser, les services de voituriers ont convaincu le public pour trois grandes raisons. Primo, ils ont apporté une réponse à la saturation ponctuelle – périodes de vacances notamment – des parkings de l’aéroport. Secundo, ils ont séduit celles et ceux qui apprécient la facilité et le confort d’un tel service. Et, tertio, ils ont fait miroiter l’aspect financier en se profilant comme une alternative plus économique.
Or, force est de constater que ce dernier argument n’en est plus un. Car, dans la plupart des cas, les parkings de l’aéroport reviennent moins cher que les voituriers. C’est surtout vrai pour les parkings économiques comme le P26 et le P51. Il vaut donc la peine de bien réfléchir avant de faire son choix. D’autant qu’il est possible de réserver sa place en ligne sur les sites du P1 et du P26 (lire encadré).
Yves-Noël Grin
Astuces
Et si je réservais ma place?
L’aéroport de Genève dispose de toute une série de parkings pour des stationnements de courte ou de longue durée. Leurs prix sont variables puisqu’ils oscillent entre 29 fr. (P26 et P51) et 32 fr. par jour (P1, P20 et P31-32).
Les moins chers sont situés à une distance qui oblige les clients à marcher jusqu'à 700 m. Sans oublier qu'ils sont souvent pleins: «Le taux d’occupation des P26 et P51 est supérieur à 95% pendant plus de 200 jours par an», précise Bertrand Stämpfli, porte-parole de l’aéroport de Genève. Le risque de ne pas trouver – ou avec difficulté – une place de stationnement a, du reste, profité au succès des valets parkings.
Il est pourtant possible de réserver sa place au préalable sur le site internet de l’aéroport en se rendant sur www.gva.ch ⇨ Services aux passagers ⇨ E-Services. Le système ResaPark est destiné aux parkings P1 et P26. Un forfait de 10 fr. par réservation est ponctionné pour le P26 et de 20 fr. pour le P1.