Les jours des classiques ampoules à incandescence sont comptés. Celles à faible consommation d’énergie sont une alternative attractive. Mais sont-elles aussi recommandables? Pour en avoir le cœur net, Bon à Savoir a confié quatorze ampoules économiques d’une puissance d’environ 60 watts (W) à deux laboratoires spécialisés (lire encadré).
Tests techniques
Si l’on se réfère aux emballages, la durée de vie de ces ampoules est au moins de 6000 heu res. Or, dans notre test (voir tableau), les modèles M-Classic (poire), Ikea (poire) et Osram (Mini Twist), n’ont même pas passé le cap des 2500 heures. Le test se poursuit sur ce point et Bon à Savoir publiera le résultat final dans quelques mois.
La résistance d’une ampoule se mesure également au nombre de cycles (allumage, extinction) qu’elle peut endurer. Or, six de celles que nous avons testées n’ont jamais atteint les 25 000 cycles exigés.
Il est aussi primordial que la luminosité d’origine tiennent jusqu’au bout. Aucun modèle n’y arrive vraiment. Ceux de Prima Vista, lanternes rouges pour ce critère, en ont perdu 30% après 2000 heures seulement.
La couleur de la lumière dégagée est plutôt médiocre. Sur une échelle de 100, les systèmes à incandescence affichent généralement un excellent 99. Or, dans notre test, les modèles économiques tournent autour de 82, avec peu de variation (notes entre 4.2 et 4.3).
Enfin, une lampe doit rapidement dégager une lumière suffisante pour éclairer des endroits comme une cage d’escalier. Le laboratoire a donc mesuré le temps nécessaire pour atteindre 60% de la luminosité maximale. Un critère fatal au modèle M-Classic (poire), qui a atteint cet objectif en 4 minutes, alors qu’il n’a fallu que 10 secondes au Paulmann!
Tests pour la santé
Toutes les lampes économiques testées engendrent un champ électromagnétique. Reste à déterminer à quelle aune le mesurer… Si l’on se réfère aux normes de l’Union européenne, ou aux récentes recommandations de l’OFSP, voire à l’avis du WWF (lire en page 17), le rayonnement est considéré comme faible pour autant qu’on respecte une distance de 30 à 40 cm. Mais, si on se fonde sur la norme suédoise TCO, l’une des plus sévères en la matière (1 volt/mètre au plus – V/m), aucune ampoule ne trouve grâce à nos yeux! Seuls les modèles de Megaman et de Philips (tube) affichent un rayonnement moyen. Le Mini Ball, d’Osram, dégage 28 V/m!
Dernier gros point faible: tous les produits testés ont dégagé des composés organiques volatils (COV), dont certains sont cancérigènes, à des concentrations diverses. Le problème s’accroît au fur et à mesure qu’on s’approche de l’ampoule. Voilà pourquoi il faut absolument éviter d’en équiper les lampes de chevet.
Interpellés par notre rédaction, les producteurs – une fois n’est pas coutume – battent volontiers leur coulpe. La porte-parole de Coop, Sabine Vulic, écrit que le modèle Attralux sera remplacé le plus rapidement possible. Olivia Luginbühl, porte-parole de Migros, suppose que la M-Classic a un défaut. Christophe Seidel, de Megaman, estime que le problème de la perte d’intensité lumineuse est atypique et sa rapidité doit être accélérée. Davis Castelletto, d’Osram, est aussi d’avis que les cycles d’allumage et l’efficacité énergétique du Mini Ball doivent être améliorés. Tout comme Viola Peine, de Paulmann, qui explique que son ampoule sera optimisée.
Jeannette Büchel / cc
EN DÉTAIL
Les critères du test
- Durée de vie: les ampoules sont restées allumées 165 min, puis éteintes 15 min, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce volet du test se poursuit au-delà de 2500 heures, les résultats publiés sont donc provisoires.
- Cycles d’allumage: résistance de l’ampoule aux cycles allumage
(1 min) / extinction (5 min). - Perte de luminosité: l’ampoule conserve-t-elle sa luminosité d’origine après 2000 heures?
- Reproduction des couleurs: les teintes diffusées correspondent-elles aux couleurs naturelles?
- Rapidité de la luminosité: combien de temps faut-il pour atteindre 60% de luminosité?
- Efficacité énergétique: quelle est la quantité d’énergie effectivement transformée en lumière et quelles sont les pertes?
- Electrosmog: mesuré en fonction de la norme suédoise TCO, introduite pour les places de travail avec écran (maximum: 1 volt/mètre à une distance de 30 cm).
- Emission de COV: les ampoules allumées dégagent-elles des substances nocives? Le laboratoire a traqué quelque 200 composés organiques volatils (COV), dont certains sont cancérigènes.