Pour nous aider à retrouver la sensation de courir pieds nus, l’industrie du sport a développé des chaussures spéciales minimalistes. Le concept? Gambader comme nos ancêtres sans le soutien et les protections des chaussures classiques, pour avoir le sentiment d’être connectés à notre environnement. Disponibles en différentes variantes et notamment «à orteils séparés» (voir illustration), elles n’ont pas de semelles avec talon surélevé et sont particulièrement légères: en moyenne 200 g, soit la moitié d’un modèle traditionnel.
Foulée naturelle
Concrètement, l’idée n’est plus de courir sur les talons, mais de mettre le poids sur le devant et le milieu du pied. La partie postérieure ne touche donc le sol que très légèrement, comme quand on court spontanément pieds nus. Selon certains experts, cette façon de faire son jogging est plus saine. Daniel Liebermann de l’Université de Harvard a en effet démontré que les articulations étaient ainsi moins mises à contribution. Il doute, en revanche, que ce type de baskets soit nécessaire. Et reste convaincu que la manière de courir est plus importante que ce qu’on chausse.
Un avis partagé par Ingo Froböse, enseignant à la Haute Ecole du sport de Cologne: «Même avec une paire classique, on peut courir comme si on était pieds nus.» Il encourage d’ailleurs tous ceux qui se mettent au footing de s’habituer tout de suite à une foulée naturelle. Mais attention à le faire progressivement, car, sinon, «les muscles des jambes et des pieds sont surmenés», puisqu’ils prennent le relais pour amortir les pas. «Etant habitués aux chaussures depuis notre enfance, il est donc nécessaire de reformer petit à petit ces parties du corps», conclut le spécialiste.
Alterner la manière
Pour l’ancien athlète Markus Ryffel, c’est en alternant le style que tout prend un sens. Ainsi, il faudrait, à certains moments, mettre le poids sur les talons et, à d’autres, se déplacer comme si l’on était pieds nus. Depuis longtemps, il use d’ailleurs lui-même de cette technique et pour cause: «L’accent mis sur le métatarse demande moins d’effort et permet un déplacement plus rapide.»
Brigitte Jeckelmann / mt