Elles attirent le regard et servent de boussole avant tout achat d’appareil électroménager. Les étiquettes énergie offrent, en un coup d’œil, le résumé des performances de votre futur téléviseur, réfrigérateur, lave-linge ou autre lave-vaisselle.
Or, ces étiquettes ont entamé une mue. Depuis le mois de mars, tous les appareils mis en vente s’adaptent à de nouvelles normes, plus strictes. Quant aux objets mis en circulation avant cette date, ils ne pourront porter les anciennes étiquettes énergie que jusqu’au 31 décembre 2021 et jusqu’au 31 août 2022 pour les ampoules et les sources lumineuses. Le but est de faire diminuer la consommation énergétique des ménages.
Mauvaise surprise à l’achat
Des produits auparavant estampillés «A+++» relèveront désormais de la classe B, voire C. La dégringolade a de quoi surprendre les acheteurs qui se croyaient bons élèves. Comme pour ces consommateurs qui commentent l’achat d’une TV OLED de 65 pouces sur le site m-electronics: «Super appareil, qui nous apporte une grande satisfaction. Un seul défaut, que nous remarquons seulement maintenant: Catégorie énergétique G!!!! Nous avons négligé cela quand nous l’avons acheté.»
La réponse du Service après-vente se veut rassurante, expliquant que l’appareil «avait probablement encore la classe A l’année dernière» et que l’échelle de valeurs révisée permet d’éviter certaines aberrations, comme des réfrigérateurs affichés «A+++», alors qu’ils sont notoirement gourmands en énergie.
Réparabilité améliorée
Chaque catégorie d’appareil affiche des pictogrammes particuliers. L’étiquette d’un lave-vaisselle indique, par exemple, la consommation d’énergie pour 100 cycles en programme «éco». Pour les téléviseurs, la puissance n’est plus un critère retenu, mais on lira la consommation d’énergie en kWh pour 1000 heures de fonctionnement. Le détail des pictogrammes est donné sur le site newlabel.ch.
Enfin, la révision de l’Ordonnance sur les exigences relatives à l’efficacité énergétique porte également sur la réparabilité des appareils, la disponibilité des pièces de rechange et le réemploi. Ainsi, les fabricants ou les importateurs devront mettre à disposition certaines pièces de rechange pour les réfrigérateurs jusqu’à sept ans, au moins, après la mise en circulation du dernier exemplaire d’un modèle, note l’Office fédéral de l’environnement.
De quoi afficher plus clairement le bilan énergétique de nos achats, parfois au prix de certaines déconvenues. Aux fabricants, donc, de proposer mieux à l’avenir.
Laura Drompt
Un «A» n’était plus signe de bons résultats
Créées en 1995, les étiquettes énergie estampillaient les objets de A à D. Les performances des nouveaux appareils mis sur le marché ont imposé d’ajouter des catégories supérieures par la suite: A+, A++ et A+++. Ces indications induisaient un manque de clarté, explique l’Office fédéral de l’énergie. Un «A» n’était plus synonyme de bons résultats, mais s’affichait en milieu de classement.
Les nouvelles étiquettes ont une échelle allant de A à G et se montrent volontairement sévères. Selon l’Agence française de la transition écologique, «la nouvelle classe A, très exigeante, ne correspond à aucun produit existant sur le marché actuellement». Le but est de garder une marge en haut du classement pour laisser la place aux futures performances de notre électroménager.