«J’ai essayé régulièrement pendant trois mois le logiciel Glasses Off qui prétend améliorer la vue à partir d’exercices à réaliser sur son smartphone, mais sans succès. J’ai donc protesté et on m’a offert trois mois supplémentaires. Après quatre nouvelles semaines d’entraînements quotidiens, toujours rien», témoigne Paul Dralants.
Ce sexagénaire manque-t-il de persévérance? «Ce type d’entraînement est utile à condition d’être suivi rigoureusement, et ce à raison de dix minutes par jour pendant plusieurs semaines», indique Olga Kirsch, responsable de la polyclinique à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, Lausanne.
Les exercices proposés visent d’une part à améliorer la sensibilité au contraste et, d’autre part, à améliorer la vitesse de traitement de l’image. Ils demandent du reste une concentration soutenue.
Grâce à ce travail, le cerveau reconnaît plus facilement les caractères et cette souplesse permet de repousser le port des lunettes de lecture. Il pourra donc encore déchiffrer les indications figurant sur un pot de yogourt.
Mais attention: les études ont conclu à l’efficacité du logiciel pour prévenir la presbytie et sur les patients qui ne portent pas de lunettes de lecture depuis longtemps. En revanche, l’application n’aide pas ceux qui chaussent leurs bésicles depuis plusieurs années comme notre lecteur. Or, cette distinction n’apparaît ni dans le test de vision, ni dans le questionnaire de santé auquel il faut répondre avant de se lancer dans les exercices.
A long terme, il est en outre impossible d’empêcher le vieillissement des muscles agissant sur le cristallin. Ce dernier ne sera alors plus capable de «zoomer» sur le texte, si bien qu’il faudra quand même acheter des lunettes de lecture.
A noter enfin qu’aucun exercice ne guérira les patients atteints d’une maladie de la rétine. Idem pour les myopes ou les astigmates: chez ces derniers, le défaut de vision est à imputer à une déformation de l’œil, malheureusement incurable par ce biais.
Claire Houriet Rime