Avec l’arrêt programmé de l’émetteur de Sottens, le 5 décembre à 23 h 59, une page de l’histoire radiophonique suis se se tourne: fini les ondes moyennes, bienvenue dans l’ère numérique! La FM, elle aussi analogique, n’a bien sûr pas dit son dernier mot et devrait subsister une dizaine d’années encore. Elle permet d’ailleurs aux Genevois et aux Valaisans de capter les programmes d’Option Musique, dernier signal diffusé par l’émetteur du Gros-de-Vaud.
Il n’en va pas de même pour les auditeurs de la chaîne musicale qui habitent ou voyagent dans le reste de la Suisse romande. Au nombre de 87 000, ils devront se tourner vers d’autres moyens de réception, tous numériques*.
Radio DAB+
Présente en Suisse depuis une dizaine d’années, la radio numérique terrestre ou DAB+ (Digital Audio Broadcasting) commence à se faire connaître du grand public. Cette technologie, vouée à remplacer la FM, comporte plusieurs avantages sur cette dernière: utilisation simplifiée (une seule fréquence pour toute la Suisse romande), réception sans bruit de fond, son de haute qualité et données associées aux programmes (tex tes, images, etc.). De plus, les 12 chaînes du bouquet romand de la Radio Télévision Suisse (RTS) sont disponibles en DAB+, contre la moitié seulement en FM.
De gros bémols ternissent toutefois le tableau, à commencer par l’obligation d’acquérir un récepteur compatible. Les modèles portatifs et les autoradios d’entrée de gamme se trouvent dès, respectivement, 70 fr. et 150 fr., les plus perfectionnés sont nettement plus chers. En outre, les chaînes privées ne sont pas encore diffusées en DAB+ et la couverture du territoire romand – estimée à 98% – n’est pas meilleure qu’en FM: par exemple, certaines zones de Fribourg ou de Lausanne posent encore problème aux récepteurs standard! La RTS promet un premier plan d’amélioration en 2011.
Autre défaut: seule technologie numérique mobile, le DAB+ pèche précisément dans ce domaine. En effet, cette technologie n’est pas intégrée aux baladeurs multimédias et sur les autoradios montés de série dans les véhicules. L’achat d’un adaptateur ou d’un modèle adéquat ne mettra d’ailleurs pas les automobilistes à l’abri des coupures dans les tunnels routiers, dont la desserte progressive en DAB+ n’est prévue qu’à partir de 2012. Qu’ils n’espèrent pas non plus profiter du numérique, lors de leurs virées en Provence ou dans le Bordelais! En effet, la France a opté pour un autre standard.
Radio par le câble
On a tendance à l’oublier, mais environ 80% des foyers suisses peuvent recevoir des programmes radio par le câble, avec deux avantages principaux: l’excellente qualité de réception et un choix étendu à une trentaine de stations, que les ondes FM ou DAB+ ne peuvent pas toutes relayer – les chaînes françaises, notamment.
Cette option a aussi ses inconvénients. Les récepteurs doivent être raccordés en permanence au téléréseau, dont les prises n’équipent généralement qu’une ou deux pièces du domicile. De plus, la taxe prélevée par les câblo-opérateurs romands varie entre 16 et 27 francs par mois: ceux qui ont fait plomber leur raccordement ne reviendront sans doute pas en arrière.
Radio sur internet
Dernier mode de diffusion en date, la radio sur internet écessite de disposer d’un récepteur adéquat (dès 100 fr.) et d’une connexion haut débit. Mais elle donne ensuite accès à plusieurs milliers de programmes du monde entier! A domicile, la prise en charge du wifi permet de s’affranchir des limitations du téléréseau, même si les réfractaires aux ondes électromagnétiques privilégieront une connexion physique au routeur.
Cerise sur le gâteau: reliés au réseau domestique, la plupart des postes de radio internet sont capables d’accéder aux fichiers audio stockés sur l’ordinateur familial. Ce dernier peut d’ailleurs lui-même faire office de récepteur, que les auditeurs utiliseront par exemple pour télécharger des émissions sur un baladeur en vue d’une écoute itinérante (podcast).
Frank-Olivier Baechler
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