Le débat autour de la prévoyance professionnelle s’intensifie. A la fin de décembre 2011, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) mettait en consultation un rapport proposant, une fois encore, de baisser le taux de conversion qui fixe les montants des rentes. Des arguments contrés en mars dernier par l’Union syndicale suisse, qui rappelait le verdict clair de la votation de 2010. 72% des Suisses avaient alors rejeté le projet de loi pour baisser le taux de conversion minimal à 6,4%.
Dix jours plus tard, le nouveau chef du Département de l’intérieur, Alain Berset, annonçait lors de sa première conférence de presse son intention de lier la réforme du 2e pilier à celle de l’AVS. Or, cette manière de voir les choses freine, dans les faits, les vélléités du Conseil fédéral de baisser les rentes.
Ces précautions ne sont pas du goût de l’Union patronale suisse (UPS) qui revient cette semaine à la charge, invoquant l’urgence d’assainir la prévoyance professionnelle. La baisse des rendements en bourse justifie, selon les employeurs, d’agir sans tarder. Ceux-ci réclament une baisse du taux de conversion. Avec un rendement moyen des capitaux de 2,7%, il est dangereux à leurs yeux de s’en tenir au taux actuel de 6,9%, qui correspond à une rente de 6900 fr. pour un capital de 100 000 fr.
Conscients toutefois des risques d’un nouvel échec sur ce sujet brûlant, les patrons abordent la question par un autre angle, en demandant de repousser sans tarder l’âge de la retraite à 67 ans pour tous. Une mesure qui ne doit, à leurs yeux, pas forcément être adoucie par un coup de pouce aux chômeurs âgés de plus de 55 ans, ni par une modification de l’échelle des cotisations, qui pénalise les salariés de 54 ans et plus. Le directeur de l’UPS conseille simplement à ses pairs de songer davantage, à l’avenir, à engager des travailleurs d’âge mûr.
A ceux que la simplicité de ces arguments ne convainc pas, nous rappelons que notre calculateur permet de mesurer, avec précision, les conséquences des différents scénarios envisagés sur les montants des rentes.
Claire Houriet Rime