L’assurance chômage est dans le rouge. Pour sortir la tête de l’eau, il faut donc constamment voir ses cotisations augmenter et ses prestations diminuer. A une nuance près, car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. A en croire nos institutions, celui qui est arrivé à un certain degré de richesse n’a, en effet, pas de devoir particulier vis-à-vis de la société. Contrairement aux plus pauvres qui, eux, trinquent au même titre que les autres.
Les personnes avec un salaire allant de 1 fr. à 126 000 fr. cotisent à un taux de 2,2%, l’employeur payant la moitié. Puis, dès le 1er janvier 1996, l’Etat prélève également une cotisation de solidarité de 1%, pour renflouer les caisses, sur les salaires allant de 126 000 fr. à 243 000 fr. (et jusqu'à 315 000 fr. depuis 2006). Ainsi, celui qui gagne 315 000 fr. par an contribue à hauteur de 4662 fr., soit (126 000 fr. x 2,2%) + (189 000 fr. x 1%).
Au-delà, plus rien! Les personnes avec un salaire supérieur à 315 000 fr. ne sont pas pénalisées. Quiconque gagne même 1 million paie toujours 4662 fr. Une aberration! Cependant, ce privilège va bientôt prendre fin, car les deux Chambres ont décidé de crever le plafond. Ainsi, notre millionnaire paiera désormais 8740 fr.
Ce «petit» pas en avant va permettre de dégager annuellement 90 millions de francs supplémentaires pour rembourser la dette de l’assurance chômage, qui se monte à 5,6 milliards. On ne peut, dès lors, s’empêcher de faire le calcul et de constater avec amertume que, si cette limite n’avait jamais existé, au moins un gros quart du déficit (1,53 milliard) aurait déjà pu être comblé…
Marie Tschumi