Nous avons laissé les notes envahir nos vies, guider nos choix, cadrer nos échanges, relève Capital dans son dossier Tous fliqués, tous notés. Lorsqu’il s’agit, par exemple, de choisir un restaurant, un hôtel ou un appareil électronique, 77% des Français consultent les appréciations en ligne. Les entreprises, de leur côté, nous inondent de questionnaires de satisfaction, jusqu’à poser des boîtiers à émoticones devant les toilettes des stations-services.
«Soyons justes, cette pluie d’étoiles nous rend de fiers services, estime le magazine français. Pour effectuer des achats éclairés d’abord, mais pas seulement. La notion réciproque a fait aussi naître une gigantesque économie collaborative, d’Airbnb à BlaBlaCar (…). Quant aux questionnaires clients, ils entraînent bien souvent une amélioration notable de l’accueil et du service.»
Capital pointe néanmoins du doigt divers problèmes. Entre autres, les faux avis, qui pullulent encore sur Google. La situation s’est améliorée sur des sites comme Tripadvisor, mais, Capital remarque, que, à l’instar d’Airbnb, les évaluations y sont très généreuses. Ainsi, 57% des appréciations déposées sur Tripadvisor en 2018 étaient maximales (cinq étoiles).
Dans les entreprises, les mauvaises notes de la clientèle représentent une pression énorme pour les salariés. Elles peuvent en effet avoir des effets directs sur le salaire et même mener à un licenciement.
«Tous fliqués, tous notés», Capital, décembre 2019