Plus de huit millions de téléphones mobiles croupissent dans les tiroirs des ménages helvétiques. Plutôt que de les entasser, on peut les offrir, bien sûr, mais aussi les vendre. Selon les témoignages recueillis par Tout Compte Fait, il est, en effet, assez facile de monnayer son vieux modèle sur les sites de petites annonces, pour autant qu’il soit en bon état et proposé à un prix correct. Mais comment évaluer sa valeur réelle et fixer son prix de vente?
Argus officieux
Contrairement aux automobiles, il n’existe pas d’argus officiel pour les mobiles d’occasion. En revanche, certaines sociétés établissent des cotes destinées aux professionnels. En France, love2recycle fournit par exemple un argus de 1587 modèles à de gros clients comme SFR ou RueduCommerce. «Les grilles sont fixées selon la capacité de revendre ou non le produit, et à quel prix», résume Etienne Blum, responsable marketing de l’entreprise.
Top 5 des mobiles les plus recherchés du moment: l’iPhone 3GS 16G, le Samsung Player One, l’iPhone 3GS 32G, le Nokia E71 et le Nokia N97 mini. Ces argus officieux servent aussi de référence à de nombreux sites d’achat et de vente de mobiles d’occasion, qui se sont récemment développés dans des pays comme la France et l’Angleterre.
Pour le consommateur
Si les pros ont leurs cotes, il n’existe pas de calcul simple permettant au consommateur de déterminer lui-même le prix de vente idéal de son mobile usagé, estime Renaud Kayanakis, directeur du site d’achat-vente mobilorama.com. Trop d’éléments, comme la marque et l’état de l’appareil entrent en ligne de compte.
Il faut donc agir autrement. Comme les cotes professionnelles (qui ne sont pas publiques) servent de base aux calculateurs de valeur que proposent les sites d’achat, il suffit de consulter ces derniers…
Mais attention: il ne s’agit là que d’une première référence, car il est souvent possible de revendre son appareil à un montant plus élevé. La bonne stratégie consiste donc à établir une fourchette de prix en prenant encore en compte les offres faites sur quelques sites d’enchères et de petites annonces.
Ecrit comme cela, ça a l’air un peu compliqué, mais ce n’est l’affaire que d’une quinzaine de minutes.
L’exemple d’un nokia
Prenons un Nokia 6700 Classic d’occasion. L’évaluation débute par quelques sites d’achat.
- mobilorama.com. proposait, le 11 mars, 30 euros pour un modèle «en état de marche», soit un peu moins de 40 fr.
- love2recycle.fr offre de son côté un peu moins de 50 fr. (38 euros).
- Le métamoteur mobilevaluer.com, qui recherche les meilleures offres d’achat britanniques, trouve un montant de 31 livres, soit un peu plus de 45 fr.
- En Suisse, l’opérateur Orange, par exemple, le reprend contre un modeste bon d’achat de 23 fr.
Nous oscillons donc entre 23 fr. et 50 fr.
Passons ensuite aux sites d’enchères.
- Sur ricardo.ch, des particuliers le proposent, en date du 11 mars, à des prix (enchères susceptibles d’augmenter) de 38 fr., 52 fr., 89 fr., ou encore 125 fr.
- Dans les petites annonces en ligne, par exemple anibis.ch et petites-annonces.ch, les prix prennent l’ascenseur: 130 fr.,180 fr., 200 fr. et même 250 fr.!
- Enfin, pour conclure, il n’est pas superflu de connaître la valeur à neuf (hors abonnement). Sur toppreise.ch, la meilleure offre est à 236 fr.
La fourchette varie donc de 23 fr. à 250 fr., avec un prix à neuf de 236 fr. Dès lors, le vendeur dispose d’une grande marge de manœuvre pour fixer le montant qui lui semble le plus pertinent. Une quarantaine de francs – prix moyen des sites d’achat – semble une somme correcte si l’on vend à un ami, une centaine de francs, un objectif tout à fait raisonnable au vu de notre fourchette. Au-delà, on peut qualifier l’objectif d’ambitieux, à tenter par petites annonces électroniques de préférence, là où nous avons remarqué les prix les plus hauts.
Sébastien Sautebin