L’argent de poche n’est pas un droit, mais il permettra à l’enfant de se familiariser avec la gestion d’un pécule, si minime soit-il. Les spécialistes conseillent de laisser l’enfant utiliser librement son argent, même s’il sert souvent à satisfaire des caprices futiles. C’est de cette manière qu’il remplira au mieux sa fonction pédagogique. Ce qui n’empêche pas les parents de lui donner quelques conseils ou de faire part de leurs observations.
Son montant sera fixé de manière réaliste, en tenant compte des besoins de l’enfant, de son entourage et, bien entendu, des moyens financiers des parents (voir tableau).
Consommateur en herbe
De manière générale, le mineur ne peut pas conclure de contrats (par exemple faire un achat important ou signer un abonnement téléphonique) sans le consentement de son représentant légal. Si cet accord n’a pas été délivré avant ou pendant la conclusion de l’affaire, il peut l’être encore ultérieurement. C’est ce qu’on appelle la ratification.
Les parents qui n’approuvent pas l’acte de leur enfant peuvent en invoquer la nullité, pour autant qu’ils agissent immédiatement. Dans le cas d’un achat, le vendeur devra alors reprendre l’objet contre remboursement.
Toutefois, en remettant de l’argent de poche à leurs enfants, les parents donnent en principe leur consentement à l’usage qui en sera fait. A condition, cependant, que cet usage corresponde à leur âge: jeux, livres, disques, alimentation, entre autres. De son côté, le commerçant peut vendre ce type de produits aux mineurs sans leur demander leur âge, lorsque le montant en jeu est raisonnable.
Prenons un exemple. Kevin, 13 ans, s’achète un jeu pour PC au prix de 59 fr. avec l’argent de poche qu’il a économisé. La vente est valable, car elle paraît acceptable, par son objet et son montant, au regard de l’âge de Kevin. Les parents ne pourront pas en exiger l’annulation. Quelques mois plus tard, Kevin achète une console de jeux à 390 fr., en utilisant l’argent qu’il a reçu de toutes parts pour son anniversaire. Ses parents, qui n’ont pas donné leur accord, font valablement annuler la vente: elle dépasse la capacité financière habituelle d’un enfant de 13 ans.
Suzanne Pasquier
Pour télécharger le tableau comparatif des montants couramment proposés, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
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