Fidèle à son image d’agitateur parmi les distributeurs helvétiques, Denner a prouvé, une fois encore, les effets positifs de la concurrence. Le 12 août, le discounter a annoncé la couleur: face à la faiblesse de l’euro, il a baissé ses prix. Aussitôt, Coop et Migros ont suivi le mouvement, chacune à sa manière. Ouf, il était temps!
Preuve, surtout, que la fronde des consommateurs a été efficace. Le sera-t-elle jusqu’à lever le voile, encore totalement opaque, qui règne sur l’ensemble de la filière allant des fabricants aux distributeurs, en passant par les importateurs? Il le faut, puisqu’ils sont tous responsables des prix artificiellement élevés en Suisse.
L’automne dernier, nous posions la question «Courses en France: bon pour le portemonnaie?» L’interrogation fait aujourd’hui sourire, tant l’euro s’est déprécié. Il valait alors 1.35 fr… Nous venons de renouveler l’opération et avons comparé le prix des mêmes produits et dans les mêmes commerces situés des deux côtés de la frontière. Vous vous en doutez: le constat est effarant!
Il l’est tout autant, voire davantage, pour des appareils électroniques, les voitures ou même l’essence.
Traverser la frontière est donc avantageux. Certes, l’économie du pays pourrait en pâtir, mais, aujourd’hui, face à des situations d’abus flagrant, les consommateurs tiennent là une redoutable arme commerciale, voire civique. Vous n’avez pas hésité à vous en servir ces derniers mois, et les premiers résultats se font sentir. Bravo!