La branche des transports publics a eu droit, comme de nombreux secteurs économiques, à une baffe monumentale en 2020. Passagers confinés, vacanciers bloqués: la fréquentation a drastiquement baissé, et les recettes avec...
Grand prince, Alliance Swisspass a octroyé, au printemps, quinze jours de dépôt supplémentaires aux titulaires d’un abonnement général. Rien de prévu, en revanche, pour les pendulaires assignés à résidence pendant la deuxième vague. Quant à ceux qui espéraient se changer les idées en invitant un proche à prendre le train grâce aux traditionnels bons pour des cartes journalières d’accompagnement, ils n’ont qu’à prendre leur vélo: Alliance SwissPass a suspendu «avec effet immédiat ce geste d’estime».
Pas question, non plus, de prolonger la validité des abonnements de loisirs «Evasion». Et le vélo… ce n’est pas forcément le bon plan. Plus question de découvrir la Suisse orientale et d’embarquer son deux-roues dans le train pour le retour: pendant la belle saison, il faut désormais réserver sa place sur les InterCity. Et, tant pis, pour les familles qui restent à quai le dimanche soir. Et, tant pis, si le wagon attribué se trouve à l’autre bout du quai: bonjour le stress.
La pandémie n’a quasiment épargné aucune branche. Pour fidéliser leur clientèle, les cinémas ont prolongé les abonnements, les boutiques ont accordé des réductions, les bistrots ont déployé des trésors d’inventivité.
Alliance SwissPass, elle, gémit sur les millions perdus et reste sourde aux injonctions insistantes de Monsieur Prix: il faut trouver de nouveaux modes de tarifications, mieux adaptés au télétravail et à l’évolution de la société.
L’enjeu est de taille: si tout le monde délaisse les transports publics pour acheter une voiture avec un porte-vélos sur le toit, les autoroutes seront encore plus surchargées… et personne n’y aura rien gagné.
Claire Houriet Rime