L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a lâché une petite bombe vendredi 16 juin. Elle a classé le bisphénol A dans la catégorie des substances extrêmement préoccupantes, «soit le plus haut niveau de toxicité selon les critères de l'Agence européenne, sur la base des effets sur le développement de la glande mammaire, les fonctions cognitives et le métabolisme», relevait Réseau environnement Santé dans un communiqué.
Cette reconnaissance de dangerosité par l’Union européenne intervient après huit ans de lutte menée par la France. C’est la première fois que les effets graves sur la santé humaine sont reconnus au niveau européen. C’est aussi la première fois que le bisphénol A est officiellement admis comme un perturbateur endocrinien.
Les experts se sont donc enfin entendus pour reconnaître les dangers du bisphénol A sur le cerveau, le métabolisme, les glandes mammaires et le cycle reproductif en général. Etre exposé à cette substance accroît les risques de cancer du sein, d’obésité et de diabète tout comme l’apparition de troubles neurocomportementaux.
Adopter… sans se presser
«Nous avons pris connaissance de la décision de l’ECHA, assure Nathalie Rochat, porte-parole à l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Cette nouvelle identification sera discutée au sein de l’administration fédérale et très certainement reprise dans la législation suisse. Le Bisphénol A sera alors ajouté à la liste des substances extrêmement préoccupantes de l’annexe 3 de l’Ordonnance sur les produits chimiques (OChim), probablement lors de sa prochaine révision début 2018.»
En revanche, et malgré son nouveau statut, pas question de l’interdire complétement. Bannie des biberons depuis le 1er mai 2017 en Suisse, cette substance est toujours admise dans les contenants alimentaires, dans les jouets et dans les papiers thermiques.
Annick Chevillot