Quoi de plus grisant que de recevoir sa première paie, fût-elle très modeste? La tentation est grande de lever son verre à cette récompense bien méritée et de s’offrir quelques menus plaisirs, quitte à tout dépenser en quelques jours. Il faudra alors emprunter pour boucler la fin du mois! Une réaction inoffensive au premier abord, mais qui, si elle se répète, conduit à la spirale de l’endettement.
En Suisse, on estime qu’un jeune de moins de 25 ans sur quatre vit au-dessus de ses moyens, d’où l’importance d’apprendre sans tarder à administrer ses ressources. «La gestion d’un budget implique de fixer des priorités», explique Rita Galvan, de Caritas Vaud. Il s’agit de faire comprendre au jeune travailleur que, même si son salaire lui appartient, il n’est pas destiné uniquement à ses sorties et à ses loisirs. Comment, une fois sa formation terminée, arrivera-t-il, sinon, à assumer toutes ses charges avec sa première paie d’adulte, des impôts à l’assurance maladie, en passant par la voiture?
évolution au fil des ans
Cette démarche implique de dresser la liste des différents postes: transports, téléphone, vêtements, loisirs (voir tableau). Elle évoluera bien sûr au fil des années et des augmentations de salaire. Nous avons retenu, parmi les exemples proposés en ligne, le modèle de répartition élaboré par l’organisme Budget-conseil Suisse.
Les postes seront adaptés en fonction des besoins et des intérêts de l’apprenti, à condition de respecter une notion de base: le jeune travailleur prendra en charge, au fil des ans, une partie croissante de ses frais fixes (assurance maladie, téléphone, vêtements). A noter qu’il devra remplir une déclaration d’impôt dès 18 ans, mais qu’il ne sera pas imposé sur de tels montants*.
Dans cette optique, libre à chaque famille de fixer une petite participation aux frais de nourriture et de logement. Car, si le Code civil prévoit que le salaire appartient bien à l’apprenti (art. 323), il précise aussi que ses parents sont en droit d’exiger une contribution équitable s’il vit encore chez eux.
Pour ne pas créer d’injustice envers d’autres frères et sœurs aux études et qui ne peuvent, eux, pas verser de pension, les parents qui en ont les moyens mettront de côté les montants payés par l’apprenti pour les lui restituer plus tard, dans un but précis. Et, une fois le CFC en poche, ce dernier approchera sans tarder le Service des contributions pour commencer à payer ses acomptes sur son salaire d’employé.
Bonus web:liens utiles et revenu minimum imposable selon les cantons
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.